Hervé Mariton a annoncé mercredi à l’AFP qu’il allait se séparer d’une de ses collaboratrices à l’Assemblée nationale, Jeanne Pavard, dont Mediapart a révélé qu’elle entretenait des liens avec l’extrême droite, notamment sur Facebook.
« Mme Pavard va cesser ses fonctions, dans le respect des règles du droit du travail (…) elle m’avait déjà exprimé récemment son souhait de partir. Je ne la retiens pas », a déclaré le député de la Drôme, qui est aussi délégué général du projet de l’UMP et a été l’un des chefs de file de la contestation du mariage homosexuel dans son parti.
Mediapart a révélé mardi dans une enquête que cette collaboratrice du député affichait sur sa page Facebook, qui a désormais été modifiée, ses sympathies pour des sites internet ou des mouvements d’extrême droite.
Le bandeau du compte mettait récemment en évidence une phrase de Dominique Venner, l’essayiste d’extrême droite qui s’est suicidé le 21 mai en se tirant une balle dans la bouche dans la cathédrale de Notre-Dame. Ce jour-là, le compte Facebook de Jeanne Pavard donnait d’ailleurs rendez-vous « à 19h devant Notre-Dame », là où quelques dizaines de militants d’extrême droite s’étaient rassemblés pour rendre hommage à Dominique Venner.
Hervé Mariton affirme qu’il s’était « déjà inquiété à deux reprises », car il avait aperçu son assistante sur des images télévisées de l’hommage à Dominique Venner, mais aussi lors d’incidents dans les tribunes de l’Assemblée nationale, le 23 avril, quand des militants anti-mariage gay avaient déployé une banderole lors du vote définitif du projet.
« Certains des fauteurs de trouble étaient venus par son intermédiaire. Elle m’avait répondu qu’elle avait simplement donné des billets à des gens de la Manif pour tous », a expliqué le député.
« Je n’avais pas connaissance de ces engagements partisans. Elle avait été recrutée en 2011, elle venait de Contribuables associés, une association que l’on peut qualifier de libérale mais pas d’extrême droite », a-t-il ajouté. « Je donne acte que je n’ai pas vérifié son profil numérique », a aussi déclaré Hervé Mariton.