Manuel Valls a confirmé mardi que les opposants au mariage homosexuel ne pourraient défiler dimanche sur les Champs-Elysées mais a indiqué que d’autres parcours étaient possibles puisque « Paris est grand ».
Répondant à l’Assemblée nationale à une question du député UMP de la Drôme Hervé Mariton, fervent opposant au mariage pour tous, qui accusait le ministre de vouloir « casser la manif », le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’en vertu d' »une tradition républicaine » une manifestation ne pouvait pas se dérouler sur les Champs-Elysées, situés à proximité immédiate de l’Elysée.
« Malgré un dialogue quotidien et des propositions alternatives situées sur des parcours tout aussi prestigieux (…) la Préfecture de police (PP) a rencontré une attitude peu coopérative et un refus d’examiner tout autre itinéraire que celui des Champs-Elysées. C’est uniquement sur ce fondement que le préfet de police a été amené à prendre un arrêté d’interdiction », a expliqué le ministre de l’Intérieur devant les députés.
« La porte du préfet reste ouverte si les organisateurs souhaitent revenir à une attitude plus constructive sachant qu’un service d’ordre adapté ne peut pas s’improviser », a-t-il ajouté.
Le collectif de la Manif pour tous a annoncé lundi soir son intention de contester en justice l’arrêté de la préfecture de police estimant qu’il s’agit d’une « décision politique déguisée en mesure de police ».
De son côté, la PP avait estimé jeudi dernier que « la proximité géographique de plusieurs institutions sensibles » combinée au plan vigipirate « rouge renforcé » excluait « la tenue de toute manifestation revendicative » dans cette zone.
La manifestation nationale organisée par ce collectif le 13 janvier à Paris avait rassemblé 340.000 personnes selon la police, un million selon les organisateurs.
Après le vote du projet de loi pour le mariage pour tous en première lecture à l’Assemblée, le texte doit désormais être examiné au Sénat à partir du 2 avril.