Un sénateur UMP change son vote après des menaces de mort : Christophe-André Frassa, qui avait voté en commission des lois pour le projet de loi sur le mariage homosexuel, a annoncé peu avant l’ouverture des débats du palais du Luxembourg qu’il voterait contre en séance.
Sa déclaration matinale en laissa plus d’un perplexe puisque, tout en rappelant qu’il était pour le mariage des personnes du même sexe, il voterait contre…
La séance du Sénat apporta la réponse à ce brutal changement de vote, pour le moins incohérent : Christophe-André Frassa a été menacé de mort ! Rien que ça. Alors il nie bien évidemment que cette menace ait infléchi sa décision, tout en l’exposant dans l’hémicycle ; auquel cas, pourquoi en faire mention ?
À la tribune, il explique qu’il craint les dérives de la PMA et de la GPA, qui ne figurent pas dans le projet de loi, la GPA étant même ultra marginale chez les élus de notre République. Un argument éculé, maintes fois démenti par les partisans et surtout qui ne convainc personne.
Christine Boutin se félicite à coups de « on lâche rien »
Le sénateur a, semble-t-il, bel et bien cédé à la menace. Voilà dans l’état dans lequel notre République est aujourd’hui : les convictions républicaines ne valent plus rien face à la violence, à la menace, et au harcèlement.
Certains expliqueront qu’elle n’est l’œuvre que d’une frange marginale. Mais que vaut cet argument quand, aussi marginale fut-elle, cette menace suffit à changer un vote.
Plus grave, la réaction de Christine Boutin sur Twitter qui se félicite à coups de « on lâche rien » de ce changement de vote, occultant la motivation du sénateur, pressé par une menace de mort !
Yves Delahaie