La loi sur l’union gay a son pendant marketing : les organisateurs de salons y voient un nouveau marché, à l’heure où le mariage hétérosexuel est en net recul et où la crise impose des fêtes à petits budgets. C’est donc à celui qui dégainera le premier son salon « spécialisé ». Après le tout premier, fin avril, intitulé « G-Day » et destiné aux seuls hommes, un deuxième est organisé au Parc floral de Vincennes, à Paris, les 22 et 23 juin. Sobrement intitulé « Salon du mariage gay », il est consacré à toute la communauté homo, comme celui qui aura lieu à Marseille en juillet.
A la grande satisfaction des associations qui s’étaient insurgées contre l’organisation d’une manifestation destinée aux seuls hommes. Un positionnement stratégique, le pouvoir d’achat des couples masculins étant censé être plus élevé. « C’est une idée reçue », répond le sociologue Arnaud Lerch, coauteur de Sociologie de l’homosexualité (Repères). Selon lui, les statistiques indiquent que les quelque 60 000 couples homosexuels masculins ne gagnent pas davantage que les 40 000 couples lesbiens.
SE DÉMARQUER
Reste aux organisateurs de salons gay friendly à proposer une offre adaptée. Pas question de se contenter de transposer les pratiques maritales classiques. Les stands proposent donc des « concepts novateurs », comme un saut en parachute en duo, suivi de la célébration de l’union par le maire à l’atterrissage…. « Les gays, qui ont tendance à consacrer davantage de moyens à leur budget loisirs que les hétérosexuels, veulent se démarquer. Pour autant, nombreux sont ceux qui n’ont pas l’intention de chercher l’originalité à tout prix », précise Arnaud Lerch.
Avec la promulgation de la loi, les professionnels s’attendent à un pic des unions dans les prochains mois. Le nombre de mariages homosexuels devrait pourtant rester marginal : de 7 000 à 8 000 chaque année sur un total d’environ 250 000 mariages.
Louise Bonte (lemonde.fr)