La députée FN Marion Maréchal-Le Pen a adressé mardi une lettre ouverte à Jean-François Copé pour qu’il demande la démission ou au moins retire le soutien de l’UMP aux sénateurs UMP qui n’ont pas voté contre le mariage homosexuel vendredi dernier à la Haute assemblée.
Le projet de loi ouvrant le mariage et l’adoption aux couples de même sexe, de retour cette semaine devant l’Assemblée nationale, a été adopté vendredi à main levée au Sénat.
D’après les intentions de vote communiquées par chaque groupe et publiées lundi, 171 sénateurs se sont prononcés pour, 165 contre, tandis que 9 se sont abstenus (3 n’ont pas pris part au vote). Les sénateurs UMP étaient très majoritairement contre, d’après ce décompte, mais 3 d’entre eux se sont prononcés pour (Christian Cointat, Jacqueline Farreyrol et Fabienne Keller) et 4 se sont abstenus (Alain Fouché, Yann Gaillard, Roger Karoutchi et Alain Milon).
Dans son courrier, Marion Maréchal-Le Pen voit dans l’adoption du texte au Sénat le résultat de « la complicité » d’un certain nombre de sénateurs UMP. « Bien que votre mouvement nous ait habitués aux paradoxes et aux grands écarts entre le faire et le dire, permettez-moi de m’offusquer particulièrement de cette situation », ajoute-t-elle à l’adresse de Jean-François Copé en rappelant l’engagement de l’UMP contre cette promesse de François Hollande.
« Voilà plusieurs semaines que votre parti s’empare à bras-le-corps de l’opposition sur le mariage et l’adoption homosexuels: grandes déclarations, tête de cortège et discours enflammés lors de La Manif pour tous, obstruction législative à l’Assemblée. Bref, ce débat semblait, à juste titre, vous tenir à coeur et faire l’objet d’une attention particulière de votre part », souligne l’élue du Vaucluse.
« Si votre positionnement est sincère et ne relève pas uniquement d’une manoeuvre électoraliste, si ces dernières semaines ne traduisent pas seulement la tentative désespérée de ranimer un clivage UMP/PS dépassé, si les droits de l’enfant et l’institution du mariage vous tiennent à coeur, alors vous demanderez logiquement la démission des sénateurs concernés ou du moins, vous leur retirerez votre soutien aux prochaines élections », ajoute-t-elle.
AFP