Au terme d’une deuxième audience jeudi après-midi, le procès des auteurs présumés de la barbarie de Fès a été reportée au 6 août, a indiqué à l’AFP Mustapha Jebbour, un responsable local de l’Association marocaine des droits humains (AMDH, indépendante). D’ici là, les deux agresseurs resteront en détention préventive, a-t-il ajouté.
Le dossier est très suivi au Maroc, pays récemment marqué par une série de controverses sur les mœurs et où l’homosexualité est passible de trois ans de prison. Quelque 70 avocats sont mobilisés en soutien à la victime.
La diffusion de la vidéo de l’agression, dans laquelle un homme est roué de coups en pleine rue en raison de son homosexualité présumée, avait suscité l’indignation. On y voyait la jeune victime tenter en vain de trouver refuge dans un taxi, avant d’être frappée à de multiples reprises par une petite foule, y compris après s’être écroulée au sol.
« Le dossier sera traité avec fermeté envers ceux qui essaient de se substituer à la loi », avaient affirmé les autorités dans un communiqué.
Deux personnes ont été interpellées dès le lendemain puis inculpées pour « coups et blessures volontaires ». Selon le quotidien L’Économiste, il s’agit de deux marchands ambulants d’une trentaine d’années. Ils « ont avoué leur appartenance à des mouvances islamistes », et expliqué « avoir été touchés dans (leur) foi » à la vue de cet homme « ayant un aspect féminin », selon les termes du procès-verbal auquel le journal a eu accès.
« L’enquête va se poursuivre pour déterminer la responsabilité d’autres personnes », avaient de leur côté affirmé les autorités au moment des deux arrestations.
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avec l’AFP