Le 1er février dernier, Alexandre, 26 ans, militant LGBT+ et coordinateur fédéral du collectif Marseille révoltée, a été agressé lors d’une contre-manifestation organisée en marge d’une conférence sur le « wokisme, un danger pour la famille ? » animée par Ludovine de La Rochère, présidente du « Syndicat de la famille » (anciennement « la Manif pour tous »), dans les locaux de l’EMD Business School, « historiquement liée à l’extrême-droite catholique ».
Trois individus « encapuchonnés » et visiblement agités se sont infiltrés dans le rassemblement. Alexandre et d’autres personnes, chargés de veiller à son bon déroulement, les ont interpellés pour savoir s’ils étaient des agents de police. Malgré leurs dénégations, les individus ont menacé de les agresser, affirmant qu’ils allaient leur « péter la gueule », « flic ou pas flic », tout en bousculant les protestataires, y compris un élu EELV, Théo Challande Névoret, pourtant identifiable par son écharpe tricolore. Ils ont également proféré des injures homophobes.
Alexandre, équipé d’un petit spray anti-agression pour se protéger, l’aurait donc utilisé en direction de l’agresseur, puis tout autour pour mettre fin à l’altercation. Mais les CRS sont intervenus, s’alignant derrière les trois suspects, pour disperser la foule. C’est à ce moment-là que l’agresseur lui a asséné un coup de poing, causant une fracture du plancher de l’orbite de son œil droit. Blessure qui va entrainer une pneumorbite provoquant l’expulsion de l’œil de sa cavité et endommageant le nerf optique, comme le rapporte le site StreetPress.
Le 5 février suivant, Alexandre a été convoqué au commissariat où il a appris que son agresseur avait porté plainte pour violences sur personne dépositaire de l’autorité publique. Il s’est avéré qu’il était effectivement policier mais en civil. En raison de son état de santé, Alexandre a été dispensé de garde à vue, mais il a également déposé plainte.
Le Service d’Information et de Communication de la Police nationale (SICoP) a indiqué à StreetPress l’ouverture d’une enquête.
Si les faits sont confirmés, STOP homophobie déposera plainte.