Claude et Hélène, deux femmes en couple depuis une dizaine d’années, se présentent pour sceller leur union. Mais l’adjointe à la Famille « Sabrina Hout », chargée de diriger la cérémonie, refuse en coulisses de célébrer le mariage. Elle demande à un conseiller municipal de la remplacer sur le pouce.
Problème: ce dernier ne dispose pas des pouvoirs d‘officier d’état civil requis. Qu’importe, l’adjointe laisse le conseiller recevoir les consentements des deux femmes et se contente de signer les documents à l’issue de la cérémonie.
Informée, la maire socialiste Samia Ghali, a écrit au procureur de la République pour signaler l’incident. «Je m’en serai bien passée, j’ai été en colère parce qu’on n’a jamais eu ce genre de problème. Après, je reste persuadée que ça n’est pas pour elle qu’elle a agi de la sorte…», explique à La Provence la sénatrice socialiste. Selon plusieurs témoignages, l’élue aurait cédé à des pressions religieuses de son entourage. Selon le quotidien local, un témoin aurait assuré aux enquêteurs que Sabrina Hout a déclaré ce jour-là que «cette union n’est pas compatible» avec ses croyances musulmanes.
Une enquête a été lancée et devrait aboutir à l’annulation du mariage. Une première audience aura lieu mardi au tribunal de grande instance de Marseille. Selon La Provence, le parquet de Marseille pourrait se contenter d’un simple rappel à la loi à l’élue fautive. Laquelle a, entre temps, accepté de démissionner de son mandat d’adjointe à la famille. «Elle ne marie plus non plus, et ne touche donc plus aucune indemnité», assure Samia Ghali.
De leur côté, Claude et Hélène souhaitent «aller jusqu’au bout» de la procédure judiciaire estime que l’élue «devra payer pour cette faute». Elles prévoient déjà d’organiser une nouvelle cérémonie pour rendre leur union conforme à la loi.