Selon le site Qushq, l’équipe de journalistes était arrivée dimanche dans la ville de Beni Mellal (au centre du pays), où devait se tenir lundi le procès des deux jeunes présumés homosexuels et de leurs six agresseurs. Elle aurait été arrêtée par la police lorsqu’elle a commencé à filmer des séquences sur le quartier où résidaient les victimes.
Le site Média 24 a affirmé pour sa part, en citant des personnes accompagnant l’équipe de Canal+, que les journalistes avaient été interrogés après leur interpellation.
Une source officielle non identifiée citée par ce même site a précisé qu’ils avaient été interdits de filmer car ils ne possédaient pas l’autorisation spéciale nécessaire pour les équipes de télévision étrangères n’étant pas accréditées au Maroc, mais aucun confirmation n’a pu être obtenue auprès des autorités.
Selon un journaliste de Canal+ contacté par l’AFP, à peine arrivés à Beni Mellal, les deux journalistes du « Petit Journal » ont été « dénoncés par des habitants du quartier qui soutiennent les agresseurs ». Ils n’avaient pas demandé d’autorisation, « qui ne s’obtiennent quasiment jamais, ou bien trop tard ».
Pour cette raison, ils ont été arrêtés et ont passé une douzaine d’heures à la préfecture de Beni Mellal, avant d’être confiés à la police de l’aéroport de Casablanca. Ils ont passé la nuit sous surveillance à Casablanca avant d’être mis dans l’avion lundi matin, une information de la même source confirmée par Canal+ qui affirme qu’« ils sont rentrés en France ».
Le sujet en cours de tournage portait sur la vidéo de l’agression diffusée notamment sur les réseaux sociaux. On y voit deux hommes dénudés, le visage en sang, se faire violemment tabasser par un groupe d’individus hargneux au milieu d’une salve d’insultes. La violence de cet acte a soulevé un tollé dans le milieu associatif marocain, qui réclament l’abrogation de l’article 489 du code pénal selon lequel l’homosexualité est notamment passible de trois ans de prison.