Le meurtre particulièrement atroce d’un jeune Russe de 23 ans, apparemment gay, relance le débat sur la haine homophobe ordinaire dans ce pays.
La chose est rare en Russie: la police de Volgograd a clairement fait référence à un motif homophobe derrière un meurtre sauvage survenu dans la nuit de jeudi à vendredi. Le cadavre d’un homme de 23 ans a été retrouvé dans la cour d’un immeuble, à l’aube. L’homme gisait nu, son crâne avait été fracassé et le corps portait des traces de coups et de tortures. Selon «Novaya Gazeta», la victime avait également sévi des sévices sexuelles d’une extrême cruauté. Trois bouteilles de bière avaient été introduites dans son rectum.
Trois individus ont été rapidement arrêtés: trois amis de la victime âgées de 21, 22 et 27 ans. L’un d’eux – un ancien camarade d’école – a reconnu les faits, un autre nie, tandis que le troisième affirme avoir seulement assisté à l’agression. D’après la radio Ekho Moskvy, les trois suspects et leur victime avait passé la soirée à boire non loin de là. Ils lui auraient fait admettre qu’il était homosexuel. Après quoi, les jeunes se seraient acharnés sur leur victime à coups de pieds. Ils auraient tenté de le brûler en le plaçant, inconscient, sur des cartons enflammés. Cette tentative ayant échoué, ils auraient décidé de lui fracasser la tête.
«fruit de la politique homophobe»
Commentant ce crime barbare, le militant LGBT russe Nikolaï Alekseev a estimé que ce type de faits divers était le «fruit de la politique homophobe» du pouvoir actuel. En particulier, la future loi contre la soi-disant «propagande homosexuelle» aura pour effet, selon lui, de renforcer le sentiment d’impunité dont jouissent les auteurs de violences. Quant à l’affaire de Volgograd, il a prédit que sa dimension homophobe disparaîtrait et qu’elle serait traitée comme une vulgaire bagarre.
Par François Touzain