Le Vatican a condamné durement lundi un livre d’une religieuse américaine justifiant les unions homosexuelles, la masturbation et le divorce, en ordonnant aux formateurs catholiques de ne pas l’utiliser.
E-llico.com / Actus
Le Vatican condamne le livre d’une soeur américaine justifiant les unions homosexuelles
Dans une longue mise au point, la Congrégation pour la doctrine de la foi (CDF) a estimé que l’ouvrage de la religieuse américaine Margaret A. Farley, paru en 2006, « Just Love – A Framework for Christian Sexual Ethics » (« Juste l’amour, un cadre pour l’éthique sexuelle chrétienne ») – (Photo ci-contre) ne correspondait pas à la position de l’Eglise et ne devait être donc ni enseigné ni recommandé.
La CDF fustige sans nuances les différentes opinions de Soeur Farley, s’exposant ainsi à de vives réactions dans les milieux libéraux de l’Eglise, alors même que des religieuses américaines viennent de se faire rappeler à l’ordre pour leurs positions trop libérales en matière de sexualité.
Cette professeure d’éthique défend notamment la masturbation, qui permet aux « femmes de découvrir leurs propres potentialités de plaisir, quelque chose que certaines n’ont pas expérimenté ni même connu dans la relation sexuelle ordinaire avec leurs maris ».
Sur l’homosexualité, Soeur Farley se déclare en faveur d’une possibilité de mariage et ajoute que les relations homosexuelles devraient être respectées, « que les personnes aient le choix ou non d’être autrement ».
Pour le divorce, elle estime que « face à des changements radicaux et inattendus », l’indissolubilité du mariage peut être remise en cause.
La note du Vatican considère que « le recours délibéré à la sexualité, pour quelque raison que ce soit, en dehors du mariage, est essentiellement contraire à son objet ». Même si, note-t-elle, pour la masturbation, « l’anxiété, « l’habitude », « l’immaturité affective peuvent atténuer ou même supprimer la culpabilité morale ».
Ce document de la CDF a été finalisé le 14 mars dernier et approuvé ensuite par Benoît XVI.
Vendredi dernier, des religieuses américaines du Conseil national de la Conférence de direction des femmes religieuses (Leadership Conference of Women Religious, LCWR) s’étaient vivement défendues contre les critiques de la CDF, qui leur avait reproché leur « absence de soutien aux enseignements de l’Eglise sur l’ordination des femmes et l’homosexualité », ainsi que leur silence sur l’avortement ou l’euthanasie.