Plusieurs centaines de personnes s’étaient réunies, ce samedi 2 juin, à Port-Louis, capitale de l’île Maurice, pour obstruer le cortège de la LGBT Pride, 13e édition, en hurlant « Allah akbar » et des slogans haineux. Les organisateurs, qui avaient déjà été menacés de mort, ont été contraints d’annuler l’événement, pourtant autorisé par les autorités.
Soupçonné d’être le meneur, Javed Meetoo, prédicateur radical, qui voudrait « instaurer un État islamique à Maurice », a été interrogé, jeudi 7, en présence de son avocat. Il convient avoir été sur les lieux, mais pour une prière collective. La police n’aurait rien à lui reprocher, les incidents relèveraient d’extrémistes. Quatre autres personnes ont été interpellées, accusées d’avoir enfreint la « Public Gathering Act » en participant à ce rassemblement, sans avoir eu d’autorisation préalable, rapporte lexpress.mu. Ils ont aussi déclaré s’être regroupés à cet endroit « pour prier, après avoir vu une invitation sur Facebook ».
Ce vendredi 8, le gouvernement s’est finalement exprimé, rappelant que la République était avant tout un Etat de droit, qui veillait au respect de tous les citoyens. « Notre engagement, c’est de continuer à œuvrer pour qu’il n’y ait aucune discrimination envers qui que ce soit sur la base de son orientation sexuelle », a précisé le député Zouberr Joomaye, en conférence de presse.
L’évêque de Port-Louis, le cardinal Piat, s’est également « indigné » après l’annulation de la Marche, « indépendamment des convictions morales que l’on peut avoir par rapport à l’homosexualité », appelant, dès le 6 juin, à « préserver la paix sociale » de l’île. Le Conseil des religions pareillement, en invoquant les droits de l’homme, « un impératif pour toute société, pour notre société ! » Selon ce dernier, l’hindouisme est la principale confession de l’île (52 %), devant le christianisme (30 %) et l’islam (17 %).