Médias : Des journalistes LGBT mettent en place un kit contre la discrimination dans la presse

Bannir l’expression « avouer son homosexualité », éviter les stéréotypes: l’association AJL des journalistes LGBT veut aider les journalistes à parler des thématiques LGBT sans discrimination, grâce à un kit baptisé « Informer sans discriminer ».

Cette démarche est lancée à quelques jours de la Marche des fiertés, prévue le 28 juin, dénomination que l’association préfère à « Gay Pride ».

Construit en huit rubriques telles que « choisir les bons mots », « en finir avec l’invisibilité des lesbiennes« , « les représentations stéréotypées des homosexuels masculins » ou encore « VIH/sida, comment en parler? », le kit cite certaines habitudes de la presse.

Il tente de démontrer pourquoi certains mots ou expressions sont inadaptés tout en proposant des alternatives. « Nous ne sommes pas la nouvelle brigade rose de la presse », dit Mathieu Magnaudeix, journaliste à Médiapart et membre d’AJL, conscient que certains choix de vocabulaire ou certains traitements « maladroits » sont bien souvent « involontaires ».

La journaliste Léa Lootgieter, également membre d’AJL, demande à ce qu’on parle de « la marche des fiertés, et non pas de la Gay Pride, sans quoi on oublie une partie des gens ». Elle demande à la presse de ne pas employer l’expression « avouer son homosexualité »: « comme si c’était une faute ! »

L’AJL cite aussi l’exemple de photos prises lors d’une marche des fiertés, avec des costumes extravagants, « des plumes, réutilisées pour illustrer des questions qui n’ont rien à voir, comme la PMA » (Procréation médicalement assistée).

Pour certains journalistes comme Marie Labory, présentatrice du journal d’Arte, l’une des rares journalistes de l’audiovisuel ouvertement homosexuelles, conseiller à ses collègues comment traiter « correctement » de l’homosexualité n’est pas non plus chose aisée.

Créé en plein débat sur le mariage pour tous en mai 2013, l’AJL, qui rassemble une trentaine de journalistes, veut également « rappeler aux médias que leurs publics ne sont pas exclusivement composés d’hétérosexuel-le-s ».