Le 8 mai 2018, Lyes Alouane, militant LGBT, alors âgé de 23 ans, a été pris à parti par deux individus sur la place du Docteur Roux à Gennevilliers, alors qu’il rentrait chez lui. L’un d’entre eux, Mohamed S., est un « récidiviste », qui le menace et l’injure systématiquement du fait de son orientation sexuelle.
Lyes a alerté les services de police, qui se sont déplacés, mais l’agresseur a poursuivi ses insultes et menaces, déclarant devant les agents, et alors qu’il était filmé : « Je lui ai dit que c’était une pédale, que c’était un PD. Il faut juste dire que dans un autre quartier, il se serait fait soulever ». « Si je fais un truc avec lui, je vais lui casser sa tête. Ouais, je vais lui casser sa tête. » « Des fois, il est sur le trottoir qui est là-bas. Et il passe. Et il nous regarde. C’est de la provocation. Il passe pas par là, c’est tout ». « Si vraiment il veut des problèmes, je lui casse sa tête. Et vas-y là, on me ramène [au poste de police], mais pour une raison. »
Défaillance des services de police de Gennevilliers
Le jour de l’agression, des agents de police étaient donc présents. Pourtant, le préfet de police de Paris a estimé, dans un courrier du 2 octobre 2018, que « les diligences menées, n’ont pas permis de confirmer que des insultes homophobes ont été proférées, de même que l’existence de menaces n’a pas été juridiquement caractérisée. »
Cette affirmation démontre que les agents de police de Gennevilliers n’ont pas fait remonter à leur hiérarchie les faits caractérisant des menaces de mort à caractère homophobe dont ils ont pourtant été témoins.