Le parquet du tribunal de Montbéliard a requis un non-lieu pour un septuagénaire mulhousien qui avait été mis en cause dans plusieurs meurtres d’homosexuels dans l’est de la France 1980 et 2002.
« L’instruction n’a pas permis de mettre en évidence d’éléments à la charge de Nicolas Panard, qui avait été initialement mis en examen pour cinq des six meurtres dont est saisi le juge d’instruction« , a déclaré la procureure à Montbéliard Thérèse Brunisso, qui a rendu son réquisitoire définitif le 4 juin. « L’instruction n’a pas non plus confirmé l’existence d’un lien entre ces six meurtres » d’homosexuels et celui d’une prostituée commis entre 1980 et 2002, a-t-elle précisé.
Le juge d’instruction devra à son tour rendre ses conclusions, conformes ou non à celles du parquet. M. Panard a toujours farouchement nié les faits pour lesquels il était mis en cause. Fin novembre 2007, cet ancien artiste transformiste domicilié à Mulhouse avait été mis en examen à Montbéliard et placé sous contrôle judiciaire à la même période pour cinq meurtres, quatre en Alsace et un en Franche-Comté.
En mai 2008, il avait bénéficié de la mainlevée de son contrôle judiciaire. Le statut de témoin assisté lui avait été octroyé en juillet 2008. « Cette nouvelle n’est pas une surprise, nous l’attendions, car il n’y a pas le moindre élément permettant de le mettre en cause de près ou de loin dans cette affaire« , a dit Me Nelly Rouzet, avocate du septuagénaire. « Mon client avait déjà tourné la page, mais il sera soulagé de savoir que la finalité de la procédure tend à confirmer la position qu’il a depuis le début« , a-t-elle ajouté. Pour elle « il y a eu des erreurs sur le plan des investigations, mais la
justice ne s’est pas trompée« .
Me Thierry Moser, l’avocat de deux familles de victimes, « réfléchit à l’éventualité d’un appel contre l’ordonnance de non-lieu qui pourrait être prochainement rendue par le juge d’instruction », s’il suit l’avis du parquet. « Je suis attristé par le réquisitoire du parquet, mais je le comprends. Il y a des éléments troublants contre Nicolas Panard, mais insuffisants pour aller devant une cour d’assises ».
(Source : AFP)