Michel Rocard: « J’en veux un peu aux homosexuels de ne pas s’être contentés du Pacs »

L’ancien Premier ministre a accordé un entretien à l’hebdomadaire Valeurs actuelles à paraître jeudi, dans lequel il se dit favorable au mariage pour tous même si « le Pacs aurait pu suffire ». Il s’oppose toutefois à l’adoption par les couples de même sexe.

Pour le mariage, contre l’adoption. C’est l’opinion de l’ancien Premier ministre Michel Rocard au sujet du mariage homosexuel, que l’on peut lire dans un entretien à l’hebdomadaire Valeurs actuelles de jeudi.

Mais « le Pacs était une idée formidable [qui] aurait pu suffire », d’après l’ancien chef du gouvernement (de 1988 à 1991) âgé de 82 ans.

Au point d’en avoir une petite rancoeur? « J’en veux un peu aux communautés homosexuelles de ne pas s’être contentées du Pacs et d’avoir poussé leur revendication jusqu’à des symboles, recherchant un peu une revanche ou la victoire sur les hétéros », explique Michel Rocard. Et d’enfoncer le clou: « La communauté homosexuelle a tort de pousser jusqu’aux symboles qui appartiennent objectivement aux hétéros à raison de ce qu’ils sont ».
L’homophobie s’est « déchaînée » dans les débats

Reste qu’il se dit « pour » le mariage pour tous, car « il y a un moment historique qui exige qu’on remette du calme dans notre communauté homosexuelle qui a été secouée ».

Il dénonce par ailleurs l »‘homophobie » qui s’est « déchaînée » ces dernières semaines. Avant d’apporter cette anecdote personnelle à ce sujet: « Pendant très longtemps je ne savais pas ce que c’était que l’homosexualité. Quand j’ai découvert que ça existait, j’ai été stupéfait et assez révulsé, et physiquement ce n’est pas mon truc. Mais on a le droit d’être fait différemment ».

Au sujet de l’adoption par les couples de même sexe, l’ancien Premier ministre avoue n’être « pas du tout expert […] sur le problème juridique lié à la situation des enfants ». Il juge cependant « dangereux » l’adoption par des couples homosexuels. « Il me semble que ce n’est pas souhaitable, donc je ne suis pas pour. »

Par MIGUEL MEDINA