Le jeune homme dormait, lorsque brutalement, il sent la lame d’un couteau passer sur son cou. C’est son père qui essaie de lui trancher la gorge, en lui hurlant, « tu es homo, tu es homo » ? D’instinct, il le repousse, des mains, des pieds, et parvient à s’échapper par le balcon pour trouver refuge chez les voisins, qui vont alerter les secours et la police. Mais il est grièvement blessé, sur tout le haut du corps, et sera placé en coma artificiel.
« Heureusement, mon père a manqué l’artère carotide de peu. Mais ma trachée était touchée », a expliqué Seran dans la presse. C’est son nom d’emprunt. Il tente depuis de se reconstruire et conjurer les séquelles « qui m’accompagneront toute ma vie », dit-il.
6 mois après l’agression, il a accepté de témoigner et vit maintenant seul, relogé, mais toujours dans le canton de Berne, en Suisse. Son père a été arrêté et placé en détention. Ses relations familiales se sont encore détériorées. « Ma mère a honte de ce qui s’est passé. Quant à moi, je me suis caché assez longtemps. Mais c’est terminé ! Voilà pourquoi j’ai pris la décision de partager mon histoire. Je suis un homme plus libre à présent », assure Seran.
D’origine irakienne et issu d’une famille musulmane, il n’avait jamais évoqué son homosexualité avec ses proches. « Je ne sais pas pourquoi mon père m’a attaqué ce matin-là. Mais on est en 2019 et il a essayé de me tuer parce que j’aime les hommes. Et je ne peux pas l’accepter ». Et pour tous les jeunes dans cette même situation, Seran conclut en les incitant à « s’exprimer, trouver de l’aide, sans se laisser opprimer par la famille ».