Le président de la FIFA, Gianni Infantino, et le directeur général de la Coupe du monde, Nasser Al-Khater avaient assuré qu’il n’en serait rien et pourtant, les autorités qatariennes viennent de confirmer l’interdiction des drapeaux arc-en-ciel dans les enceintes sportives, comme partout d’ailleurs au Qatar. Il ne sera toléré nul part. Le brandir serait même une injure, l’homosexualité étant pénalisée et punie au Qatar, qui applique la charia (loi islamique).
« Si vous achetez un billet, c’est pour assister à un match de football, pas pour manifester. Surtout concernant la cause LGBT. Autrement, faites-le dans une société qui la tolère », a déclaré le général qatari Abdullah Al Ansari, haut responsable chargé de la sécurité de la compétition et président du Comité national de lutte contre le terrorisme.
Interrogé la semaine dernière par l’agence américaine Associated Press, il invite les supporters LGBT à « réserver une chambre, coucher ensemble, cela ne nous regarde pas », mais « ne venez pas pour insulter toute une société. Nous ne pouvons pas changer les lois ou la religion pour les 28 jours de la Coupe du monde ! », a-t-il ajouté.
Et si votre drapeau est confisqué, « ce sera pour votre sécurité », et donc éviter d’éventuelles agressions homophobes. « Si on ne le faisait pas, un autre spectateur pourrait bien vous attaquer ».
Un « nouveau prétexte », selon le réseau anti-discrimination FARE, qui souligne ses préoccupation et appelle au respect des libertés des supporters et du drapeau arc-en-ciel, « symbole universel de diversité et d’égalité ». « Et puis, on ne s’attend pas, en se déplaçant pour assister à une coupe du monde, à se faire soi-disant attaquer par la population locale ou d’autres supporters parce qu’on porte un t-shirt ou un drapeau arc-en-ciel. C’est aux organisateurs de prendre leurs responsabilités. Surtout lorsqu’on parle de confiscation de drapeaux, décision qui est déjà inacceptable. ».
Dans un entretien à l’AFP le président de la Fédération française de football (FFF) Noël Le Graët se félicitait ce jeudi 7 avril d’une coupe du monde qui « va faire progresser » les droits humains au Qatar, et « de façon très rapide et très importante ». Les avancées sont déjà « immenses », « ce sont des pays en voie de construction qui ont envie, sûrement, de mieux faire. »