Montpellier : Deux mois avec sursis requis pour des propos homophobes lors du premier mariage gay

L’élève ingénieur, de 22 ans, a nié avoir tenu de tels propos, affirmant avoir seulement manifesté contre le mariage pour tous. Une amende de 1000 euros a également été requise.

Le jugement a été mis en délibéré au 22 avril.

Avec « quatre compagnons » contactés sur internet, le jeune homme avait préalablement repéré les lieux du mariage et s’était procuré des fumigènes et des pétards. L’après-midi de la cérémonie, le petit groupe avait manifesté à l’arrière de l’Hôtel de ville dans une zone interdite.

L’élève ingénieur, fumigène à la main, comme « la statue de la Liberté », avait été identifié par les forces de l’ordre comme étant l’auteur des insultes, a rapporté la présidente du tribunal, Claudine Laporte. « Ne quittons pas des yeux l’individu qui continue » à tenir des insultes homophobes, avait ainsi écrit dans son rapport un policier.

« C’était mon mariage, le plus jour de ma vie. Ces insultes restent une tâche indélébile », a pour sa part déclaré l’un des mariés, Vincent Boileau-Autin, se disant « pas étonné » par les dénégations à l’audience du mis en cause.

Les associations Lesbian et Gay Pride Montpellier et Collectif contre l’homophobie ont souhaité « une peine sévère » pour montrer que l’homophobie est « importante et grave » et « contribue au taux de suicide 7 à 13 fois supérieur chez les jeunes homosexuels ».

L’avocat du prévenu, Me Pierre Marie Bonneau a plaidé la « liberté d’expression » pour son client, soulevant également des points de nullité de procédure. Le jeune homme avait été interpellé à proximité des cars des chaînes de télévision, pendant la cérémonie.

Placé en garde à vue, il avait été remis en liberté dans l’attente de son procès, qui a été renvoyé à quatre reprises. Durant la cérémonie du mariage d’homosexuels, célébrée par le maire (PS) Hélène Mandroux, la police avait procédé à cinq interpellations d’éléments « perturbateurs » mais seul le prévenu jugé mardi a été renvoyé devant la justice.

AFP