Le secrétaire d’Etat en charge du Numérique était l’invité, ce mercredi 1er août, du Grand Oral des « Grandes Gueules » sur RMC. Outre l’actualité, Mounir Mahjoubi est revenu sur son entrevue dans Paris Match (numéro du 18 juillet) avec son mari, Mickael Jozefowicz, expert en financement.
Une première pour un ministre en exercice. Les deux hommes de 34 et 31 ans se sont pacsés en 2015. Le 17 mai dernier, Mounir Mahjoubi l’a d’ailleurs rappelé, en publiant sur Twitter un message pour dénoncer « l’homophobie qui hante les esprits des homosexuels, et « nous » oblige parfois, souvent, à nous adapter et mentir pour éviter la haine, pour vivre ». Et s’il a posé avec son partenaire, c’est « pour que son expérience puisse servir à d’autres ».
« Etre gay n’est ni un atout, ni un défaut », insiste-t-il, tandis qu’émerge son éventuelle candidature pour la mairie de Paris en 2020.
« Par contre dire qu’on est gay quand on l’est et qu’on est dans une position de pouvoir et qu’on a l’air heureux, ça fait du bien à des milliers de personnes. »
Matthieu Orphelin, député LREM du Maine-et-Loire, vient également d’évoquer son homosexualité. Mais selon Mounir Mahjoubi, « plein d’élus se cachent, ils ont peur, notamment ceux qui le cachent depuis très longtemps ».
« Depuis que je l’ai fait, j’ai reçu des textos de dirigeants d’entreprise, de dirigeants syndicaux, de députés, femmes et hommes, qui me disent qu’ils ne se sentent pas prêts à en parler ». D’autres se sont construits « toute une histoire sur comment ils allaient mentir, tout au long de leur vie, pour ne pas avoir à le dire », notamment ceux qui ont plutôt grandi dans les années 1950, 60 et 70. « Aujourd’hui, ils vivent dans un vent de fraicheur qui nait… »
Il ne s’agit pas d’imposer la démarche. Le ministre l’a souvent rappelé, « chacun gère sa vie comme il le souhaite ». Mais il précise, « en tant que personnalité publique, j’ai aussi la résonance entre l’impact que je peux avoir sur d’autres et mon expérience personnelle. Quand j’étais plus jeune, je n’avais pas de modèle autour de moi, je ne savais pas à quoi ça ressemblait de devenir gay… Dans les quartiers où j’ai grandi, ce n’était pas un truc normal », sinon tabou, d’où l’utilité des repères.