Manuel Valls, qui venait pour la première fois apporter son soutien à un candidat aux municipales à Paris, a prononcé un discours d’une vingtaine de minutes lors d’un meeting organisé à l’Ecole de travail ORT, rue des Rosiers.
« Je suis avec vous en tant que soutien, qu’ami, que voisin presque (…) Cet arrondissement je le connais très bien, c’est là que j’ai grandi. Car mes parents y habitaient, mon père s’y est installé en 1951, ma mère y habite toujours, depuis 1958. Elle est tombée amoureuse de Christophe, donc ça pose beaucoup de problèmes », a plaisanté l’ancien maire d’Evry. « Je ne sais pas si je deviendrai un jour ton beau-père mais c’est vrai qu’avec Louisa on s’aime beaucoup, parce que c’est une habitante merveilleuse (…) comme les habitants du IVe », lui a répondu l’ancien adjoint de Bertrand Delanoë en charge de la culture, élu ouvertement gay de la capitale.
Affaire de famille donc, mais pas seulement. « Le IVe est une enjeu central dans cette campagne », a relevé Manuel Valls. Le IVe est avec le IXe, le XIIe et le XIVe un des objectifs prioritaires de conquête de la droite parisienne. L’ancien maire d’Evry a rendu hommage aux politiques « innovantes » impulsées depuis 2001 par Bertrand Delanoë et sa dauphine Anne Hidalgo, qui ont fait de Paris une « ville plus vivante, plus innovante, plus solidaire, d’une certaine manière une ville plus démocratique, plus transparente ».
Il a aussi salué le « souffle », la « détermination » et « la force » d’Anne Hidalgo, encore davantage « mis en relief » face aux « divisons de la droite, à la faiblesse de son programme, au fait qu’elle regarde en permanence dans le rétroviseur ». Il a enfin salué en Christophe Girard un « combattant », dont le parcours dans le monde de l’entreprise est un « atout ».
« Le principal danger c’est l’abstention », a estimé Manuel Valls, rappelant qu’une élection « n’est jamais jouée d’avance ». « Je suis parti de Paris en me disant que Paris était ingagnable, je suis parti en banlieue, vous voyez que mon sens politique n’était pas vraiment le plus perspicace », a souri l’ancien député de l’Essonne.
Prenant la parole à son tour, Christophe Girard a dit son ambition de remporter l’élection « dès le premier tour » face au candidat de l’UMP Vincent Roger, porte-parole de Nathalie Kosciusko-Morizet.
Elu maire en 2012 lors de l’entrée de Dominique Bertinotti au gouvernement, Christophe Girard, qui avait abandonné à regrets son poste d’adjoint à la culture, a été désigné candidat du PS au terme d’une primaire très serrée.