Les personnes LGBT sont soumises à la violence, à la discrimination, à l’exclusion et aux harcèlements dans le monde entier, souvent avec le soutien implicite ou explicite des autorités ce qui entraîne de graves conséquences pour la santé publique. Par exemple, en Russie, une toute nouvelle loi impose des amendes et des peines allant jusqu’à 15 jours de prison pour les personnes accusées de promouvoir « la propagande des relations sexuelles non-traditionnelles » auprès des mineurs. Cette loi pourrait donc criminaliser l’éducation sexuelle en Russie, où, selon l’ONUSIDA, les taux d’infections par le VIH ont considérablement augmenté.
Les personnes marginalisées sont beaucoup moins susceptibles de demander un soutien psychologique, de se faire dépister et de suivre un traitement pour le VIH. Une récente étude sur la santé et les droits de l’homme a montré que les cas de violence sont souvent liés à l’accès réduit aux préservatifs, aux tests de dépistage et aux médicaments.
En 2012, la Commission globale sur le VIH et le droit, placée sous l’égide du PNUD, a appelé les pays à proscrire toutes formes de discriminations et de violence contre les personnes séropositives et exposées au risque de VIH, et à en faire une priorité de santé publique.
De nombreux pays ont donc amendé des législations qui criminalisent le VIH, limitent ou empêchent l’accès aux médicaments et aux services de santé et perpétuent l’inégalité entre les sexes.
Les pratiques et les politiques qui réaffirment le droit à l’égalité, à la dignité, à la vie privée, et à la sécurité ne doivent pas seulement se conformer aux obligations de droits de l’homme, mais également contribuer à la prévention du VIH. Il faut investir davantage en services d’assistance juridique, poursuivre les personnes coupables d’actes de violence, promouvoir des réformes des législations et une sensibilisation des juges.
Malgré les progrès accomplis en matière de prévention et de traitement du VIH, le meurtre brutal d’un éminent activiste anti-sida au Cameroun nous rappelle qu’il reste encore beaucoup à faire.
On s’en souvient, Eric Ohena Lembembe, directeur de la Fondation camerounaise de lutte contre le sida, a été retrouvé mort chez lui le 15 juillet 2013, apparemment sous le coup de la torture. Il était l’une des plus puissantes voix du Cameroun pour les personnes marginalisées, notamment les lesbiennes, les gays, les bisexuels et les transgenres. Sa mort soudaine est malheureusement loin d’être un cas isolé. Nous pensons à lui. Eric Ohena Lembembe s’est sacrifié pour les droits des LGBT. Des millions d’autres personnes sont toujours victimes de violence et de discrimination similaires dans le monde.
avec undp.org/