New York sous le choc, après un meurtre homophobe en pleine rue

Un homosexuel a été tué d’une balle dans la tête, ce week-end, en pleine rue, dans le quartier new-yorkais de Greenwich Village, berceau américain du mouvement d’émancipation des homosexuels. Un crime de sang-froid qui témoigne d’une homophobie grandissante, selon les habitants et les associations du quartier.

Greenwich Village est « censé être la capitale du monde où il fait bon être gay », lâche un passant, devant l’éphémère mémorial dressé sur la 6e avenue. Outre les circonstances de ce meurtre et la personnalité du tueur, le lieu du crime interpelle. C’est à Greenwich Village que sont nées les premières revendications homosexuelles en 1969, après les émeutes de Stonewall.

« Tu veux mourir ce soir ? » (Le meurtrier à sa victime)

Mark Carson, 32 ans, résident de Harlem, marchait avec un ami à un coin de rue bondé, vendredi soir, quand un autre trentenaire, Elliot Morales, l’a couvert d’injures homophobes, avant de lui demander : « Tu veux mourir ce soir ? » et de l’abattre d’une seule balle de revolver.

Homophobie grandissante

Pour la police, il n’y a aucun doute sur le caractère homophobe de ce crime. Les agressions anti-gays auraient augmentaté cette année. 57 en mai, contre 33 sur la même période en 2012. Et encore, la police estime que le nombre de faits est sous-estimé. Une homophobie grandissante, alors que les lois sur le mariage homosexuel se multiplient, soulignent des habitants du Village. Le Minnesota par exemple, est devenu mardi dernier, le 12e État américain à l’autoriser.

Mais le New York Times évoque aussi la métamorphose du quartier, où désormais se côtoient deux mondes. « D’un côté, des gays, des lesbiennes et leurs bars. De l’autre, des hétérosexuels et leurs bars, écrit le quotidien américain. Ces deux mondes sont entrés en collision dans les derniers instants de la soirée de vendredi, dans un coin de rue entre-deux« . Fast-food, chaînes de magasins : l’afflux de fêtards dans le quartier s’accompagne de bagarres. Plus de violence, moins de tolérance, s’inquiètent les responsables d’associations gays et lesbiennes.