Ils ont été interpellés, ce samedi 29 juillet, vers 15h30, lors d’un raid de la police nigériane dans un hôtel de la capitale, Lagos, « où séjournent régulièrement des gays », selon des témoins au site The Punch.
42 hommes, pris en « flagrant délit » et placés en détention provisoire, avant leur comparution devant le tribunal, ont également confirmé les autorités.
Selon une autre source, ces jeunes s’étaient rassemblés pour une fête organisée dans le hall, où une association prodiguait également des conseils sur les risques du VIH. Le frère – hétérosexuel – de l’un des participants a déclenché une violente bagarre, ce qui a attiré l’attention de la police.
Ils sont désormais accusés de « relations homosexuelles », illégales dans le pays et passibles de prison ferme, voire de lapidation dans certaines régions du Nord (Bauchi, Borno, Gombe, Kaduna, Kano, Katsina, Kebbi, Jigawa, Niger, Sokoto, Yobe et Zamfara), conformément à la loi islamique, qui est appliquée parallèlement au système judiciaire fédéral.
En 2014, hostile aux droits des LGBT, l’ex-président Goodluck Jonathan a encore durci la législation fédérale, prévoyant une peine de 14 ans d’emprisonnement pour toutes « les personnes de même sexe qui se lient par un mariage ou un contrat d’union civile », et 10 ans pour celles qui « affichent publiquement leur relation ». Le texte élargit les sanctions aux promoteurs, organisateurs ou clientèle de clubs dédiés, aux personnes liées direct ou indirectement à des sociétés ou organisations pro-gay, et pour « non-dénonciation ».
En avril dernier, 53 jeunes hommes, étudiants pour la plupart, accusés d’avoir organisé un « mariage homosexuel », ont ainsi été arrêtés dans un motel, vraisemblablement dénoncés par un employé de l’établissement. Leur procès avait été ajourné.
Et pour mémo, en 2014, après la promulgation de la loi anti-gay, c’est une douzaine d’autres, qui sont passés devant une cour islamique dans la ville de Bauchi, envahie de manifestants qui réclamaient la peine de mort. Les procès avaient été reportés de quelques jours et les accusés, pour certains reconnaissant les faits reprochés, libérés sous caution.