Nigeria : Des homosexuels présumés attaqués par la foule dans le Nord

>> An angry mob attacked seven men suspected of breaking Islamic law banning homosexuality after a court hearing in northern Nigeria, a court official said on Thursday.

Sept hommes jugés dans le nord du Nigeria pour avoir enfreint la loi islamique qui interdit l’homosexualité ont été attaqués à la sortie du tribunal par une foule en colère, a rapporté un représentant du tribunal jeudi.

« Au moment où les suspects sont sortis de la salle d’audience et se sont dirigés vers le bus de la prison, une foule d’une centaine de personnes s’est mise à leur jeter des pierres et à les insulter », a déclaré Abdul Mohammed à l’AFP, précisant que l’incident avait eu lieu mercredi.

Selon Abdul Mohammed, greffier de la haute cour de la charia (la loi islamique) de l’Etat de Bauchi, les sept hommes, en détention provisoire, font partie de douze personnes arrêtées dans cet Etat du nord du Nigeria depuis le début de l’année pour avoir enfreint cette loi.

« Les suspects ont été rapidement conduits dans le bus qui a vite quitté cette zone sous escorte, alors que la police dispersait la foule en colère à l’aide de gaz lacrymogène et en tirant en l’air » a-t-il ajouté.

La foule, qui réclamait la condamnation immédiate des prévenus, a pu être dispersée au bout d’une vingtaine de minutes, selon Abdul Mohammed.

Le président nigérian Goodluck Jonathan a promulgué ce mois-ci une loi interdisant les unions entre personnes de même sexe et restreignant les droits des homosexuels, une législation qui a été critiquée par les pays occidentaux et l’ONU.

Les homosexuels présumés de l’Etat de Bauchi sont cependant jugés selon la loi de la charia – appliquée en parallèle du système judiciaire fédéral dans plusieurs Etats du Nord – qui prévoit la peine de mort pour les homosexuels, même si celle-ci est rarement, voire jamais appliquée.

La semaine dernière, le même tribunal avait condamné un homme à 20 coups de fouet en public et une amende de 5.000 nairas (25 euros) pour avoir enfreint la loi islamique interdisant l’homosexualité.

Parmi les sept prévenus de mercredi se trouvait un proviseur, accusé d’appartenir à un club gay. Lors d’une précédente audience, le proviseur avait plaidé non coupable alors que les quatre autres hommes qui l’accompagnaient avaient plaidé coupable.

Selon le juge, bien que quatre d’entre eux aient reconnu leurs torts, ce serait une parodie de justice que de les condamner pour des faits datant d’il y a quatre ans et pour lesquels ils se sont repentis, a rapporté Abdul Mohammed. S’ils ne font l’objet d’aucune accusation plus récente, les prévenus devraient être libérés.

>> “As soon as the suspects emerged from the courtroom to get into the waiting prison van, a crowd of people in their hundreds began hurling stones and insults,” Abdul Mohammed told AFP.

Mohammed, a clerk at the state Sharia court in Bauchi, said the seven men were among 12 being held on suspicion of breaking Islamic law concerning homosexuality.

“The suspects were hurriedly ushered into the van and rushed out of the area under security escort while the police used teargas and fired shots into the air to disperse the angry crowd,” he added.

Police succeeded in dispersing the mob after 20 minutes, he said, adding that the crowd was angry at the pace of proceedings and were calling for a speedy trial and conviction.

To do so was “not justifiable in such a legal case that provides for death penalty“, he said.

Nigeria this month banned gay marriage and same-sex unions, threatening stringent penalties also on anyone found supporting gay groups or clubs.

The seven suspects were detained in the wake of the promulgation but are being tried under Islamic law, which runs parallel to state and federal justice systems in northern states.

The offence in the north carries the death penalty, although it is rarely, if ever, carried out.

Last week, the same court ordered a man convicted of breaking Islamic law on homosexuality to be whipped 20 times in public and fined 5,000 naira ($30).

The seven men at the latest hearing on Wednesday included a school principal, who was one of five who appeared in court earlier this month accused of belonging to a gay club.  Four of the men pleaded guilty while the headteacher denied the charge.

The judge said that despite their guilty plea, it would be a “travesty of justice” to convict the four for an offence committed four years ago “and to which they had repented“, Mohammed added.

The Sharia Commission, which files charges, was ordered to review the cases and if no fresh accusations came to light, they should be released.

Their cases were adjourned until January 27.

Meanwhile, Mohammed said the court threw out the testimony of a prosecution witness against two other defendants accused of being gay lovers, because they had not been caught “in the act“.