A Lagos, un club underground permet à la communauté homosexuelle de se retrouver et d’échapper le temps d’une soirée aux stigmatisations.
«Vous avez le droit de choisir le sexe de votre partenaire mais si vous souhaitez transformer votre relation en mariage, vous empiétez sur les droits de celui qui trouve que votre comportement est répugnant», rapporte le site de la BBC.
Les mots sont d’Abike Dabiri, un député nigérian qui s’apprête à examiner une loi interdisant le mariage entre personnes du même sexe au Nigeria. Le texte a déjà été adopté par le Sénat en novembre 2011 et est étudié par la Chambre des représentants.
La loi condamnerait les participants à une union homosexuelle à des peines allant jusqu’à 14 ans de prison. L’affichage en public de signes d’affection entre personnes du même sexe et le rassemblement dans des lieux sociaux destinés aux homosexuels deviendront également des pratiques illégales.
Avec l’Ouganda, le Nigeria est souvent considéré comme un cas d’école en ce qui concerne l’obsession de certains politiciens africains à légiférer contre l’homosexualité. Journalistes et experts insistent sur l’influence des groupes religieux sur les débats tournant autour de l’homosexualité dans le pays.
Le site de la BBC donne la parole à Rasgidi Williams, un militant des droits des homosexuels pour qui la loi contre le mariage homosexuel ne changera pas drastiquement la situation des gays, lesbiennes et transsexuels nigérians. Ceux-ci font déjà face à d’autres lois les criminalisant et à l’hostilité de leurs compatriotes hétérosexuels.
Des homosexuels ont déjà été poursuivis par la justice de leur pays. Un acteur de Nollywood a récemment été condamné par une cour nigériane pour avoir eu des rapports sexuels avec un autre homme, rapporte The Guardian.
Dans le club de Lagos, les photographies ont été interdites par nécessité de protéger l’identité des clients. Le club «underground» n’est fréquenté que par une partie infime de la communauté gay nigériane, mais ce sont bien tous les homosexuels du pays qui doivent vivre leur sexualité d’une manière cachée, rappelle la BBC.
Source : slateafrique.com