La légalisation du mariage gay, le pape qui se refuse à juger les homosexuels et qui pr^,e le respect, autant de signes qui voudraient nous faire croire à une « normalisation » de l’homosexualité ? Mais ne nous y trompons pas, ce n’est pas si simple: la situation des homosexuels est toujours aussi contrastée.
Angleterre et Pays de Galles, France, Espagne, Canada, Afrique du Sud, Argentine… Quinze pays ont, à cette date, ont légalisé le mariage entre personnes du même sexe, ce qui entraîne dans la plupart d’entre eux le droit à avoir des enfants.
Mais dans la plus grande partie du monde, le combat des homosexuels n’est pas pour le droit aux unions ou à la parentalité, mais pour le droit de vivre sa vie sans être violenté, harcelé, arrêté ou détenu (comme en Russie pour ne citer que ce pays !).
Rien est acquis assurément : dans soixante-seize pays, on continue à criminaliser les pratiques homosexuelles, et dans cinq d’entre eux la peine de mort est encore en vigueur !!
Nous nous devons aussi de dénoncer les agressions, voire les meurtres dont sont victimes des homosexuels sous toutes les latitudes, encore souvent objets de haine ou de mépris.
Alors évidemment, dans ce contexte, les propos du pape, chef spirituel d’un milliard de fidèles, ont été salués comme une bouffée d’air frais par les associations homosexuelles et les défenseurs des droits de l’Homme. « Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ? » a-t-il dit devant des journalistes lors de son voyage de retour du Brésil, huit ans après une directive du Vatican interdisant la prêtrise aux homosexuels, et alors que le Saint-Siège s’oppose à l’ONU à une dépénalisation universelle de l’homosexualité.
Mais ne nous y trompons pas : la distinction qu’il fait entre les homosexuels (qui peuvent avoir leur place dans l’Eglise : il ne faudrait quand même pas perdre de potentielles ouailles…) et la société, et un « lobbying » (duquel parle -t-il du lobbying gay ou du lobbying de l’Église ?), montre que le Pape ne changera en rien la doctrine catholique sur le mariage, la famille, la sexualité ! « Paroles, paroles, paroles… ».
Les opposants au mariage gay en France font la même différence en niant les accusations d’homophobie ! Mais c’est quoi au fait l’homophobie ? Ce ne serait pas tout simplement ne pas aimer les gays ou ne pas leur reconnaître l’égalité des droits ?
Face aux réformes de société votées en Europe et Amérique du nord, mais aussi en Afrique du Sud et en Amérique latine, qui nous réjouissent évidemment, on constate une homophobie politique et une homophobie d’Etat grandissantes contre l’Occident.
Au Cameroun, un tribunal a condamné un homme accusé d’homosexualité à deux ans de prison ferme le 25 juillet dernier et un mineur a été poursuivi dans la même affaire à un an avec suris.
En Russie, c’est la « propagande » homosexuelle qui a été interdite par une loi promulguée par le président Vladimir Poutine, lequel voue une haine féroce envers les homosexuels qu’il considère comme des personnes anormales et ne s’en cache absolument pas !
Quant au président sénégalais Macky Sall, il a opposé une fin de non recevoir fin juin au soutien public apporté par Barack Obama aux homosexuels persécutés dans la majorité des pays africains.
A Dakar également, le prédicateur musulman suisse Tariq Ramadan – un « occidental » lui aussi – a récemment créé la polémique en déclarant: « Ce n’est pas parce qu’on est homosexuel qu’on n’est pas musulman », tout en affirmant que l’islam interdit l’homosexualité…
Anne V.