Vendredi 16 août, la rencontre opposant Nancy au Mans, dans le cadre de la quatrième journée du championnat de Ligue 2 de football, a brièvement été interrompue sur décision de l’arbitre, en raison d’injures homophobes proférées par le groupe nancéien de supporters : « Nous haïssons les Messins, ces PD, ces bons à rien. »
Le collectif Rouge Direct et les associations Mousse et STOP Homophobie déposent plainte, ce jeudi 23 août, avec constitution de partie civile, à l’encontre des auteurs à l’origine de ces chants.
Nous exhortons depuis plusieurs années la Ligue de Football professionnel (LFP) à les sanctionner, lors des matchs de championnat. Mousse, STOP Homophobie et Rouge Direct ont d’ailleurs récemment saisi le Tribunal administratif de Paris.
Ces actions en justice inédites ont été relayées par les déclarations du Président de la République et de la Ministre des Sports, Roxana Maracineanu, qui se sont également prononcés en faveur de sanctions contre tout acte à caractère discriminatoire, raciste ou homophobe, dans les stades de foot et pour l’arrêt des matchs le cas échéant.
Les nouvelles directives de la LFP et de la Direction Technique de l’Arbitrage pour la saison 2019-2020 doivent maintenant s’appliquer à Nancy comme dans tous les stades où ce type de chants et propos ont été relatés, en Ligue 2 comme en Ligue 1, sans faire « deux poids, deux mesures » (Rennes-PSG, Bordeaux-Montpellier, Nîmes-Nancy etc.).
Les décisions de la Commission de discipline de la LFP, prévue le 28 août prochain, devront se conformer à cette volonté de « tolérance zéro » affichée dans la lutte contre l’homophobie, et ce malgré les enjeux financiers.
De même, si l’interruption des rencontres est nécessaire, elle n’est pas non plus suffisante. Pour Étienne Deshoulières, avocats des associations, « les auteurs doivent être identifiés, ciblés précisément, être interdits de stade. Il ne serait pas équitable que l’ensemble des spectateurs et amateurs de football soient injustement privés d’un spectacle sportif par les actes indignes d’une poignée d’homophobes. »