Les opposants au « mariage pour tous » se sont rassemblés dans plusieurs villes de France dimanche, une répétition avant la grande manifestation nationale du 26 mai pour obtenir le retrait de la loi ouvrant le mariage aux homosexuels.
Le texte a été définitivement adopté par le Parlement fin avril mais les parlementaires de droite ont saisi le Conseil constitutionnel qui a un mois pour se prononcer. D’ici là, les opposants continuent de faire pression contre la première réforme sociétale de François Hollande.
A l’appel du collectif « La manif pour tous », de 15.000 à 35.000 personnes, selon la police ou les organisateurs, se sont rassemblées à Paris, criant « François, ta loi on n’en veut pas ».
« Des lois qui avaient été votées et qui avaient été retirées, il y en a eu plusieurs dans l’histoire récente. Nous ne sommes absolument pas désespérés, bien au contraire, et nous pensons que M. Hollande finira par entendre les Français », a dit Ludovine de la Rochère, présidente du collectif.
Grands-parents, parents et enfants étaient rassemblées sur une immense esplanade, près de banderoles proclamant « Tous nés d’un homme et d’une femme – Non à la marchandisation des femmes » ou encore « La manif pour tous – On veut du boulot, pas du mariage homo ».
A Lyon où se trouvait Frigide Barjot, la principale porte-parole du mouvement, ils étaient entre 9.000 et 20.000 à défiler dans le centre ville et le long des berges du Rhône. « C’est formidable, extraordinaire », s’est écriée Mme Barjot à propos du nombre de manifestants, estimant qu’après le vote de la loi « le pays connaît un moment de tension que seul le président de la République peut apaiser ».
Sous une marée de drapeaux tricolores, blancs, bleu et rose, les couleurs de la Manif pour tous, et en musique, les manifestants ont repris les slogans traditionnels des opposants au mariage homosexuel.
Si certains se voulaient humoristiques comme ce « Adam et Eve, pas Adam et Yves », et le ton bon enfant, la manifestation était clairement hostile au gouvernement avec pour cibles la ministre de la Justice Christiane Taubira et le président François Hollande.
A l’issue de la manifestation, Mme Barjot a affirmé que le mouvement allait se poursuivre, notamment lors de la grande manifestation nationale du 26 mai, si le président de la République « n’ajuste » pas la loi.
Selon elle, il faut en retirer les mesures sur la filiation et l’adoption pour ne retenir que l’union civile entre personnes du même sexe.
Selon un sondage Ifop pour Valeurs actuelles, plus d’un Français sur deux (54%) dit préférer une union civile pour les couples homosexuels, qui offrirait les mêmes droits que le mariage mais sans autoriser l’adoption.
A Montpellier où doit être célébré le premier mariage homosexuel en France, 1.400 personnes, selon la police, ont défilé dans les rues. Parmi elles, le porte-parole de « La Manif pour tous », Xavier Bongibault.
« Je suis là pour rappeler à Mme le maire et au président de la République que leur ambition de rentrer dans l’histoire ne peut pas se faire au détriment des enfants, des familles et de la France », a-t-il dit.
La présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin, a rejoint le cortège (20.000 personnes selon les organisateurs) qui a défilé à Rennes en chantant La Marseillaise.
Selon Mme Boutin, la manifestation anti-mariage homosexuel était destinée « à donner un signal supplémentaire au président de la République pour qu’il retire cette loi »
Les manifestant scandaient: « Première, deuxième, troisième génération, nous sommes tous des enfants d’hétéros ». Ils criaient aussi: « Un papa, une maman y’a pas mieux pour les enfants », « On ne lâchera rien » et « Hollande ta loi on en veut pas ».
A Dijon, il y avait entre 1.000 et 1.500 manifestants et à Lille entre 700 et 1.000. D’autres manifestations se sont déroulées samedi à Strasbourg et à Châlons-en-Champagne (Marne).
AFP