Je suis un bénévole LGBT très actif basé sur la ville de Montpellier.
Une réunion officielle de mon association a lieu hier soir (vendredi 12 avril). Au gré des échanges entre militants, les discussions ont abouti sur le fait très préoccupant que le combat pour l’égalité des droits et la cause LGBT nationale a tendance à faire émerger, ces jours-ci, des pics de profonde intolérance, d’extrémisme, d’appels à la haine, puis certaines attaques et « mini-guerres » civiles, sur fond d’homophobie. Ces messages sont plus que des intimidations, mais de véritables menaces qui sont à prendre au sérieux. Voyez les jeunes-hommes agressés à Paris… Cet évènement peut être un drame précurseur significatif d’un certain danger vis à vis du contexte que traverse en ce moment notre pays, suite à quoi il convient impérieusement à toutes et à tous de se faire le plus discrets possible (…). En effet, un regain violent de discriminations, intolérances et agressions a lieu en France en ce moment, en « appel-d’air » de l’adoption du projet de loi pour les droits LGBT, momentanément, en attendant que le nouveau creuset juridique et social soit solidement ancré dans notre République, c’est à dire au courant de l’été.
Au retour de notre rendez-vous entre bénévoles de l’institution nationale dont je fais partie, en tant que membre puis à titre personnel, je tire certaines conclusions des débats et en appelle alors, de façon générale, à la plus grande des discrétions concernant toute forme de manifestation , revendication voire provocation de genres et identités sexuelles de la part de ladite population LGBT, dans le but d’assurer une protection globale d’elle-même et prévenir ainsi de nouvelles formes de violences homophobes, entraînant en ce moment un nombre fulgurant de victimes sur notre territoire.
En effet, depuis ces dernières heures, la France est exposée au péril meurtrier homophobe. Celle-ci serait-elle en train de vivre un véritable « mai 68 LGBT », sinon les prémisses d’émeutes à ce sujet
… si ce n’est qu’elles ne débutent alors réellement la nuit-même, dans le quartier homosexuel du Marrais, à Paris… Apprenant ces dernières informations, selon mon rôle, me voilà alors, en état d’alerte, lancer catégoriquement cette demande de discrétion extrême et de vigilance accrue aux personnes homo et trans via le réseau social Facebook.
Le lendemain même, cette forme de « psychose de masse » se confirme au pied de ma résidence… « HOLLANDE, TA LOI ON N’EN VEUT PAS » est le slogan scandé que j’entends subitement vers 16h par une procession de manifestants véhiculés, toutes sirènes et klaxons urlant, en train de passer sous mes fenêtres! Les protestations anti mariage pour tous semblent atteindre et se confirmer dans la ville de Montpellier!
A cet instant, mon instinct altruiste prend le dessus et s’exprime, et me voilà parti, appareil photos en main, à la chasse aux images. Après avoir traversé le centre, je me retrouve nez à nez avec un rassemblement d’une bonne centaine de manifestants contre le projet de loi du Président (le fameux amendement 31), devant la Préfecture de la cité la moins homophobe de France… Je croise une caméra de télévision d’M6, seule chaîne présente sur les lieux (avec moi), pour couvrir l’évènement. Je me rends ensuite dans le quartier gay se trouvant juste derrière l’emplacement des opposants, pour me mêler alors aux personnes plus ou moins du « milieu homo », tranquillement installées en terrasse de la Place du marché aux fleurs. (!!) A mes questions, une membre d’association de référence en matière de lutte contre l’homophobie m’apprend qu’il s’agit de la deuxième manifestation pour tous qui a lieu à Montpellier, faisant suite à la précédente, qui s’était déroulée ainsi de 16h à 20h, une ou deux semaines auparavant.
Gabriel LACAN
