>> Uganda ‘gay’ trial dimissed for lack of evidence
Un juge ougandais a abandonné mercredi, faute de preuves, les poursuites contre deux hommes accusés de relations sexuelles, un rare procès pour homosexualité dans un pays où le code pénal datant de l’époque coloniale réprime les « relations contre nature ».
L’Ouganda a adopté en décembre 2013 et promulgué en février 2014 une « Loi antihomosexualité » durcissant la répression de l’homosexualité, interdisant notamment sa « promotion » et rendant obligatoire la dénonciation des homosexuels.
La loi a été annulée en août par la Cour constitutionnelle, faute de quorum lors du vote, mais l’article 145 du code pénal ougandais, remontant à 1950, rend toujours passible de prison à vie les relations « contre nature ».
« L’affaire a été classée au bénéfice de mes clients (…) l’accusation n’a pas été en mesure de produire des témoins », a expliqué Fridah Mutesi, avocate des accusés Kim Mukisa et Jackson Mukasa.
Tous deux avaient été arrêtés en janvier et accusés de vivre « comme mari et femme ». Dans une interview à l’AFP, ils n’avaient pas caché leurs préférences sexuelles mais assuré être de simples amis et ne pas être un couple. Leur procès, ouvert en mai, avait été ajourné à plusieurs reprises.
« Nous avons beaucoup souffert (…) nous avons fait face ensemble, j’ai envie de fondre en larmes », a déclaré à l’AFP Kim Mukisa, 25 ans, après la décision du tribunal.
Les deux hommes ont passé cinq mois en prison où ils disent avoir été « raillés et victimes de violences » de la part de codétenus et de gardiens.
« Je ne pense pas que cette histoire soit terminée; vu ce qui s’est passé, ce que les gens disent ou pensent de moi. Cela sera fini quand je serai à l’aéroport pour quitter ce pays », a expliqué Jackson Mukasa, 20 ans.
Selon le Forum pour la promotion et la sensibilisation aux droits de l’homme (HRAPF), une ONG basée en Ouganda, aucune condamnation n’a jamais été prononcée depuis 1950 aux termes de l’article 145 du code pénal sur les relations contre nature.
Les ONG de défense des droits de l’Homme ont affirmé que la loi antihomosexualité avait, avant son annulation, abouti à de nombreuses arrestations arbitraires d’homosexuels réels ou supposés, tandis que de nombreux autres ont été expulsés de chez eux ou renvoyés de leur emploi en raison de la disposition obligeant à dénoncer les homosexuels.
La promulgation de cette loi avait déclenché un tollé international, jusque chez le fidèle allié américain, le secrétaire d’Etat John Kerry la comparant aux législations de l’Allemagne nazie. Plusieurs bailleurs avaient gelé une partie de leur aide publique à l’Ouganda.
>> A Ugandan judge dismissed the case on Wednesday of two men accused of having homosexual sex, the first since tough laws were repealed, their lawyer said.
Kim Mukisa and Jackson Mukasa, who had rejected all accusations since their arrest in January, celebrated as they left court, an AFP reporter said.
« The case has been dismissed in favour of my clients… the prosecution has not been able to produce the witnesses, » lawyer Fridah Mutesi told AFP.
They were arrested just weeks before President Yoweri Museveni passed a law further criminalising homosexuality in the socially conservative east African nation, and accused of living « as husband and wife ».
Museveni’s signing of new anti-gay laws drew international condemnation, with US Secretary of State John Kerry likening it to anti-Semitic legislation in Nazi Germany.
The anti-gay law signed by Museveni has since been revoked on a technicality, but the pair was charged under a 1950s penal code which remains in force and prescribes jail for those found guilty of homosexual acts.
Critics said Museveni signed the law to win domestic support ahead of a presidential election scheduled for 2016, which will be his 30th year in power.
Avec AFP