La justice ougandaise a remis lundi en liberté sous caution le producteur britannique d’une pièce traitant d’homosexualité, arrêté et inculpé jeudi à Kampala pour avoir fait jouer cette pièce en Ouganda, malgré une interdiction temporaire des autorités, a annoncé son avocat.
David Cecil « s’est vu accorder une libération sous caution et a été remis en liberté », a déclaré à l’AFP Me John Francis Onyango, précisant que la caution avait été fixée à environ 200 dollars.
Il devra comparaître d’ici un mois, selon son avocat. Entre-temps, il a interdiction de quitter le pays, sauf autorisation spéciale éventuellement accordée par la Cour, a-t-il ajouté.
David Cecil, 34 ans, producteur britannique installé à Kampala où il dirige une troupe de théâtre et gère un centre culturel privé, est notamment inculpé de « désobéissance à des ordres légaux » et risque jusqu’à deux ans de prison.
La pièce incriminée, intitulée « La Rivière et la montagne » et écrite spécialement pour une troupe ougandaise par un auteur britannique, Beau Hopkins, traite du destin tragique d’un homme qui avoue son homosexualité.
L’autorité de supervision des médias avait frappé la pièce d’une interdiction temporaire, expliquant devoir en étudier le scénario.
Mise en scène par une Ougandaise et jouée par des acteurs ougandais dans plusieurs salles de Kampala en août, malgré l’interdiction, elle étudie en toile de fond les motivations d’une récente campagne anti-homosexuels dans le pays, alimentée par un projet de renforcement de la déjà très sévère législation contre l’homosexualité.
Celle-ci rend déjà les relations homosexuelles passibles de la prison à perpétuité, mais un récent projet de loi prévoit notamment de sanctionner de la peine capitale quiconque est déclaré coupable d’actes homosexuels en récidive, en étant séropositif ou avec un mineur.
Ceux qui discuteront en public d’homosexualité – y compris les membres d’associations de défense des homosexuels – encourront eux sept ans de prison.