Il y a quelques semaines, nous apprenions que le mouvement entendait « peser sur la campagne de 2017 », en organisant une série de meetings dans les capitales régionales pour évoquer « éducation, solidarité, justice, santé, culture, vie quotidienne » avec les candidats.
Cette fois-ci, pas de loi Taubira, ni de PMA-GPA : elles ne font pas partie des compétences des régions, expliquait Ludovine de la Rochère. En sachant que « toute action politique impacte la famille, cellule de base de la société. Il est de notoriété publique qu’un certain nombre de régions financent des associations dont les objectifs vont à l’encontre des intérêts de l’enfant. Les candidats en ont-ils conscience?
On va aussi les interroger pour savoir s’ils se rendent compte des difficultés que rencontrent les familles ».
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« Le #FN est le seul parti politique d’envergure à avoir voté à l’unanimité l’abrogation de la loi Taubira une fois au pouvoir. » #QPPR
— Jacques Colombier (@JColombierFN) 30 Octobre 2015
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Le premier événement avait ainsi lieu le 30 octobre dernier à Bordeaux, réunissant quelque 250 personnes au sein de l’Athénée municipal. Ils en espéraient 700. Mais, si toutes les têtes de liste étaient convoquées, seule la droite de l’échiquier politique avait répondu à l’appel. Et, pour l’occasion, bien qu’elle n’ait jamais soutenu les idées de la Manif pour tous, Virginie Calmels, tête de liste LR en Aquitaine-Poitou-Charentes-Limousin, a « tout de suite accepté l’invitation », rapporte Ludovine de la Rochère.
« Ils ont invité toutes les têtes de liste ; moi dans ces cas-là, je réponds favorablement », précise Virginie Calmels, qui a tenu à rassurer ce soir là son auditoire : « Je suis ouverte au débat avec le Front national », avant de poursuivre, évoquant tour à tour « le patriotisme », la famille « pilier de l’éducation » et les valeurs à défendre, notamment dans un monde politique qu’elle juge « plus dur que celui du show business », référence à son passé chez Endemol, société productrice d’émissions de téléréalité. La candidate a d’ailleurs rappelé que plusieurs adhérents de Sens Commun (militants issus de la Manif pour tous et rattachés à l’UMP) figuraient sur sa liste aux élections régionales.
Et, ce 2 novembre, c’était à Lyon que ça se passait, avec la participation notamment de Laurent Wauquiez, candidat pour la région Auvergne – Rhône-Alpes sous la bannière Les Républicains.
« Droit dans ses bottes sur ses convictions. Il a tenu un discours de vérité », réaffirmant ses positions contre la Loi Taubira, s’extasie une internaute. « Il a pourtant été hué », en écrivent d’autres. Un « Blabla intégral pour justifier 40 ans de trahisons… ».
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En arrivant avec 1h30 de retard au débat, @laurentwauquiez a montré ce soir à #Lyon son mépris pour la famille et les questions de société !
— Christophe Boudot (@ChBoudot) 2 Novembre 2015
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Christophe Boudot assure pour sa part avoir fait « une large place sur les listes FN aux défenseurs de la famille Père + Mère + Enfants ». Selon ce « cador de l’intox » (tel que titrait déjà Libération en mars dernier pour dénoncer les déclarations sans fondement de l’élu lors d’un meeting pour les municipales à Lyon), « actuellement la région n’est pas au service de la famille traditionnelle mais au service des lobbies, LGBT… »
Selon l’élu, « plusieurs dizaines de millions d’euros » auraient-été accordées « sous couvert de lutte contre les discriminations » à « des associations politiques, syndicales ou communautaristes » et notamment aux associations LGBT, qualifiées de « minorités très agissantes » qui vont à rebours du « modèle que la région doit privilégier : un papa, une maman, des enfants ».
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@LaManifPourTous @ChBoudot il suffit de comparer les budgets #LMPT & assocs #LGBT pour comprendre que le lobby c’est #LMPT
— marc joskin (@MarcJoskin) 2 Novembre 2015
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Vient ensuite le tour de Gerbert Rambaud, tête de liste de Debout La France (ex-Debout La République), le parti de Nicolas Dupont-Aignan. Moins connu que ses deux rivaux du soir, cet avocat du barreau de Lyon spécialisé dans le droit du travail fait reposer son engagement politique sur trois piliers : la probité, le patriotisme («l’amour de la patrie», précise-t-il, «n’est ni de droite ni de gauche») et la famille. Il voudrait abroger « toutes les dispositions qui concernent la filiation, la GPA, la PMA » car «il est impensable que des enfants n’aient pas droit à un père et à une mère. Ils sont dans des situations qu’on ne connaît pas et qui leur font prendre des risques». Il s’oppose également à la circulaire Taubira de janvier 2013 (validée par le Conseil d’État en fin d’année dernière) visant à faciliter l’obtention de certificats de nationalité pour les enfants de pères français, nés de mères porteuses à l’étranger, car « la marchandisation du corps de la femme n’est pas acceptable. On ne peut pas négocier là-dessus ». Il estime aussi que le mot « mariage » pour désigner des unions entre personnes du même sexe est « totalement inapproprié » et propose de le remplacer par une « alliance » ou par « un PACS amélioré ». Et comme rien dans ce programme ne le distingue véritablement de ses adversaires Boudot et Wauquiez, il termine son intervention par un appel au discernement des électeurs en faveur, là aussi, de «la cohérence». Un coup contre les Républicains (« je ne mets pas en doute la sincérité de certaines personnes au sein de ce parti, mais je pense qu’elles ne pourront pas changer les choses de l’intérieur »), un coup contre le Front National (« le risque, c’est de partir dans la protestation pour rien. Je rappelle quand même que ce parti a accueilli l’an dernier Sébastien Chenu, transfuge de l’UMP et fondateur de GayLib » – qui a participé autrefois à des manifestations en faveur de la PMA).
Wauquiez : « je n’ai jamais dévié et je ne dévierai jamais ! »
C’est enfin le moment d’accueillir la star de la soirée, celui qui, selon les sondages, devrait succéder à Jean-Jack Queyranne à la tête de la région. Jusqu’à la dernière minute, le doute a plané sur la venue ou non de Laurent Wauquiez. Beaucoup de commentateurs politiques avaient estimé en effet qu’en répondant présent à la convocation de La Manif Pour Tous, Laurent Wauquiez prenait le risque de s’aliéner une partie de son propre électorat et de mettre à mal son alliance avec les centristes de l’UDI et du Modem. Mais le secrétaire général des Républicains se paye finalement le luxe d’une arrivée triomphale : au son de Résiste ! de France Gall, il remonte la travée centrale depuis le fond de la salle, s’arrête pour claquer une bise à Frigide Barjot (qui s’est opportunément placée sur son passage) et monte sur l’estrade sous les applaudissements d’une grande partie du public. Il raconte que lorsque les débats autour du mariage pour tous ont commencé à prendre de l’ampleur fin 2012, certaines personnes dans son entourage politique ont tenté de le convaincre qu’à son âge (il vient d’avoir quarante ans), il devait incarner l’avenir et la modernité, qu’il n’avait que des coups à prendre s’il s’engageait trop avant dans l’opposition à la loi Taubira. Devant une salle chauffée à blanc, il confie avoir traversé une courte période de doute. Deux personnes, dit-il, l’ont finalement aidé à prendre position : le député de l’Ain Xavier Breton, qui lui a recommandé de suivre ses convictions plutôt que son intérêt politique, et sa femme Charlotte qui, contrairement à lui, n’est pas croyante mais estime que « cette loi fait du mal et ne va pas dans la bonne direction». Depuis, « je n’ai jamais dévié et je ne dévierai jamais ! Il faudrait mettre de l’eau dans le vin, me dit-on, mais je ne le ferai pas ! », jure-t-il. Comme les deux adversaires qui l’ont précédé à la tribune, il estime que la famille est menacée mais développe pour sa part une vision proche de « l’écologie intégrale » prônée par le pape François : « aujourd’hui, on défend l’écologie, la nature, le développement durable, les plantes, les animaux… Et l’homme, dans tout ça ? On est prêt à détruire notre conception séculaire de la transmission et de la façon dont l’être humain lui-même a été créé. Il faut mettre la même ardeur pour défendre la famille qu’on en met actuellement pour le climat à l’occasion de la COP21 ».
Après deux heures de discours, Ludovine prend la parole pour conclure : «on lâche rien !», appelant ses troupes à voter en leur âme et conscience, les 6 et 13 décembre, pour le candidat le plus proche de leurs valeurs.
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CRS et militants LGBT se font face devant l’Espace Tête d’Or qui accueille la #manifpourtous #Lyon #LastTweet pic.twitter.com/ABGHVzlveY — Antoine Comte (@AntoineCOMTE) 2 Novembre 2015
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« C’était surtout une soirée d’intégristes homophobes, qui donne une mauvaise image de la France. Le gouvernement devrait faire cesser ces réunions » : « Sous couvert de ‘protection de la famille’, c’est bien à la frange la plus réactionnaire que nous avons à faire. Ces gens se racontent n’importe quoi et leurs propos sont totalement incitatifs à la haine. Inadmissible déjà qu’un mouvement prônant la ségrégation de droits, bénéficie du système de déductions fiscales sur dons ». Certains militants pro-égalité ont d’ailleurs bloqué le Boulevard Stalingrad à Lyon, avant d’être rapidement repoussés par les CRS.
Et les candidats de gauche?
Ils ne se pressent pas heureusement, même si la Manif pour tous évoque quelques réponses positives. Sandrine Rousseau, tête de liste EELV dans la région Nord Pas de Calais, ne viendra pas, mais a écrit une longue lettre à Ludovine de la Rochère. « Notre définition de la famille comme les moyens que nous entendons mettre en œuvre pour son bien-être diffèrent diamétralement des vôtres », souligne-t-elle.
Suivront néanmoins d’autres rendez-vous, à Lille notamment puis Paris…
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Le vendredi 20 novembre prochain, ils reviennent à Toulouse. Seuls Dominique Reynié des Républicains et Louis Alliot du Front National ont répondu.
Tout ceci est cohérent, puisque nombre de leurs militants et sympathisants ont participé aux manifs depuis 2013, tout comme l’actuel Maire de la ville, Jean-Luc Moudenc.
Alors que les agressions et les insultes homophobes, lesbophobes, biphobes , transphobes , racistes, sexistes et sérophobes sont en augmentation permanente, établissant un climat de peur et de haine, Act Up Sud-ouest appel à un rassemblement à 19h au métro Palais de justice.
« Nous, associations organisations et individu-es , réaffirmons que l’égalité des droits n’est pas discutable. De plus, le ‘mariage pour tous’ n’a pas mis fin aux inégalités : 12 nationalités en sont exclues ; en ce qui concerne la PMA, qui doit être accessible à tous et toutes, quelques soient leurs orientations sexuelles, identités de genre ou statuts matrimoniaux ! L’égalité des droits ne réglera pas du jour au lendemain la question de l’oppression des Lesbiennes-Gays-Bi-Trans, soumis quotidiennement à des violences physiques et morales, mais la suppression des discriminations institutionnelles est un début… Il est intolérable que des mouvements réactionnaires affiliés à l’extrême droite se réunissent tranquillement en meeting dans plusieurs villes en France.
Nous serons toujours présent-e-s pour riposter, tant qu’il le faudra ! »
Stop Homophobie
avec Romain Vallet