« Pas de PD ici » : Agressé en pleine rue à Paris, il témoigne en publiant une photo de son visage tuméfié

Ce mardi 18 septembre, alors qu’il était allé voir jouer « une amie et collègue comédienne » dans un petit théâtre du 20ème arrondissement de la capitale, Arnaud Gagnoud et son compagnon ont été agressés par des individus, qui venaient de les voir se serrer dans les bras.

« Je savais qu’un jour ça m’arriverait. Une agression homophobe violente en pleine rue. Je savais qu’un jour je devrais faire ce choix : prendre une photo et la publier ou ne pas la publier. Avec les conséquences que cela aura dans les deux cas. Je ne savais juste pas quand cela aurait lieu. C’est donc aujourd’hui. »

Arnaud a en effet choisi de témoigner, en publiant sur Instagram, mercredi, une photo de son visage.

« Nous avons eu le malheur, en discutant, de nous serrer dans les bras. Un câlin. Juste un câlin. Il était 22h00 », écrit le jeune homme.

Un groupe de trois jeunes, postés à une vingtaine de mètres, les observait. « Ils nous ont interpellés. Comme nous les avons ignorés, ils se sont rapprochés ». Et dans « un flot d’insultes homophobes », le couple a été sommé de quitter les lieux.

« Ils exigeaient que nous quittions « leur quartier » où « y a pas de PD ici ». Comme nous avons refusé de partir, les insultes sont devenues plus graves, plus haineuses. Puis un quatrième les a rejoints. Un gamin qui paraît avoir douze ans. Et c’est lui qui a appelé des renforts », explique Arnaud, « un scooter avec notre cinquième et sixième agresseurs. »

Mais, en dépit des injures, « bousculades et menaces », les deux hommes n’ont pas cédé, jusqu’à que « le chauffeur du scooter détache son casque, le retire, et me frappe avec. Deux coups portés à la tête », poursuit Arnaud. « Tout va très vite. »

Ce sont les spectateurs du théâtre qui vont finalement intervenir, faire fuir la bande et sécuriser le couple.

« Mon copain n’a rien, fort heureusement. Pour moi un traumatisme facial, avec ecchymose et œdème périorbitaire. 7 points de sutures et plusieurs jours d’ITT », ajoute Arnaud, précisant avoir également décidé d’une plaine, « pour que ces violences cessent enfin, même si nous ne nous faisons pas d’illusions », regrette-il.

Notre soutien total !!! Ces agressions sont devenues notre quotidien. La dixième cette semaine. Nous sommes terriblement révoltés.

 

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Je savais qu’un jour ça m’arriverait. Une agression homophobe violente en pleine rue. Je savais qu’un jour je devrais faire ce choix : prendre une photo et la publier ou ne pas la publier. Avec les conséquences que cela aura dans les deux cas. Je ne savais juste pas quand cela aurait lieu. C’est donc aujourd’hui. — Hier soir, avec mon copain, nous sommes allés voir jouer une amie et collègue comédienne dans un petit théâtre du 20ème arrondissement de Paris. Alors que nous sortions prendre l’air et attendre notre amie, nous avons eu le malheur, en discutant, de nous serrer dans les bras. Un câlin. Juste un câlin. Il était 22h00. Un groupe de trois jeunes, postés à une vingtaine de mètres, nous a vus. Ils nous ont interpellés. Comme nous les avons ignorés, ils se sont rapprochés. Un flot d’insultes homophobes sortait de leurs bouches. Ils exigeaient que nous quittions « leur quartier » où « y a pas de PD ici ». Comme nous avons refusé de partir, les insultes sont devenues plus graves, plus haineuses. Puis un quatrième les a rejoints. Un gamin qui paraît avoir douze ans. Et c’est lui qui a appelé des renforts. Un scooter avec notre cinquième et sixième agresseurs. Insultes, bousculades, menaces. On ne cède pas. Le chauffeur du scooter détache son casque, le retire, et me frappe avec. Deux coups portés à la tête. Tout va très vite. Les spectateurs du théâtre voient la scène, arrivent en courrant, les font partir et nous mettent à l’abri. Mon copain n’a rien, fort heureusement. Pour moi un traumatisme facial, avec ecchymose et oedeme periorbitaire. 7 points de sutures et plusieurs jours d’ITT. — Voilà. Nous avons fait le choix de partager cette photo et notre histoire. Nous avons fait le choix de porter plainte. Pour que ces violences cessent enfin, même si nous ne nous faisons pas d’illusions…

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