Depuis 1917, l’article 23 de la Constitution néerlandaise, stipulant notamment que les écoles publiques et privées sont égales, octroie également aux éducateurs la liberté d’organiser un enseignement basé sur un ensemble spécifique de croyances, telle que la religion. L’opportunité pour les établissements religieux de refuser l’admission des élèves dont les familles ne souscrivent pas à leurs convictions ou à l’idéologie sur lesquelles repose cet enseignement.
Le Parti travailliste néerlandais a donc lancé un projet de loi pour amender cette fameuse disposition, en conflit par ailleurs avec l’article premier de la Constitution, qui interdit toute discrimination, et les diverses lois sur l’égalité adoptées par le pays.
Le texte a recueilli le soutien d’une majorité multipartite à la chambre basse du parlement, y compris du Parti populaire pour la liberté et la démocratie, et des démocrates de centre droit au pouvoir. Seuls les deux partis de la coalition de droite s’opposent à cette modification de l’article 23.
Le groupe de ces 87 parlementaires espère ainsi « mettre fin à la politique d’exclusion que les écoles peuvent mettre en œuvre », a souligné Jasper van Dijk, membre du Parti socialiste, qui préfère voir « tous les enfants aller à l’école ensemble », plutôt que d’en autoriser certaines à refuser des élèves qui ne seraient pas chrétiens.
Une prise de position qui intervient une semaine après les déclarations du ministre de l’Éducation, Arie Slob, défendant les écoles chrétiennes qui contraignent pourtant les parents à signer des clauses anti-LGBT avant d’admettre leur enfant.