STOP homophobie et Mousse ont porté plainte, lundi 17 juin 2024, contre l’Abbé Matthieu Raffray pour injure et incitation à la haine homophobe. Ce prêtre catholique intégriste a en effet publié une vidéo sur Instagram le 15 mars dernier, dans laquelle il qualifie l’homosexualité de « vice » contre lequel « on peut tout à fait lutter ».
L’Abbé Matthieu Raffray, également philosophe thomiste, est très actif sur les réseaux sociaux, avec plus de 60 000 abonnés qu’il exhorte explicitement à mener une croisade spirituelle pour un renouveau catholique. Il propose notamment des stages pour « former des catholiques virils » et est à l’origine du slogan « Bagarre, bagarre, prière ». Il s’associe souvent à des influenceurs identitaires catholiques comme Baptiste Marchais et Papacito.
Le 15 mars 2024, l’abbé a ainsi publié une vidéo sur Instagram, déclarant : « Nous avons tous des faiblesses, chacun a ses faiblesses, celui qui est gourmand, celui qui est colérique, celui qui est homosexuel, enfin qui a des tendances à l’homosexualité, tous les péchés, tous les vices qui peuvent exister dans l’humanité, et contre lesquels on peut tout à fait lutter ».
Le 20 mars, Aurore Bergé, la ministre chargée de l’égalité entre les femmes et les hommes; et de la lutte contre les discriminations, a réagi, qualifiant ces propos d’« insupportables », et a saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah) afin de procéder à un signalement au procureur de la République sur le fondement de l’article 40 du Code de procédure pénale. « Je ne laisserai rien passer face à la haine, quelle qu’elle soit » a-t-elle insisté.
Mousse et Stop Homophobie ont déposé plainte avec constitution de partie civile pour injure publique et incitation publique à la haine en raison de l’orientation sexuelle, des délits passibles d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
« Dans un État laïc comme la France, les propos religieux sont condamnables, tout comme tout autre propos, lorsqu’ils dépassent les limites de la liberté d’expression définies par la loi du 29 juillet 1881 sur la liberté de la presse », a déclaré Étienne Deshoulières, avocat des associations.
Les associations plaignantes estiment que l’utilisation du terme « vices » par Matthieu Raffray constitue une injure homophobe et que l’expression « on peut tout à fait lutter » incite à la haine contre les homosexuels.
Pour Terrence Khatchadourian, secrétaire général de STOP homophobie : « Il est temps d’en finir avec les propos de haine tenus par certains catholiques intégristes. Les homosexuels ont, eux aussi, le droit à la liberté religieuse, sans se faire insulter en raison de leur orientation sexuelle. ».