Les associations Mousse, STOP Homophobie et Adheos portent plainte ce mercredi 19 février contre Eric Zemmour et LMPT75 en raison de propos diffamatoires tenus par M. Zemmour sur CNews le 15 octobre 2019, et republiés par LMPT75 sur son compte Twitter le 23 décembre 2019.
Lors de l’émission télévisée « Face à l’Info » diffusée sur la chaîne CNews le 15 octobre 2019, Eric Zemmour avait employé les propos suivants, visant la « minorité LGBT » :
« La rencontre du mouvement féministe et du mouvement LGBT fait qu’avec la force des mythes de ces minorités avec leurs relations dans les médias, dans la justice, au sein de l’appareil d’État, ils ont asservi l’appareil d’État à leur idéologie et donc à leurs caprices. »
« On a des caprices d’une petite minorité qui tient la main sur l’État et qui l’asservit à son profit et qui va d’abord désagréger la société parce qu’on va avoir des enfants sans père et je viens de vous dire que c’est une catastrophe et deuxièmement qui va faire payer ses caprices par tous les autres Français. »
Eric Zemmour impute ainsi aux personnes LGBT, d’une part, « d’avoir la main sur l’État et de l’asservir à son profit » et, d’autre part, de « désagréger la société ». Ces allégations portent atteinte à l’honneur et à la réputation des personnes LGBT et constituent par conséquent des actes de diffamation.
Dans cette affaire, plusieurs personnes sont mises en cause, dans le cadre du régime de responsabilité « en cascade » de la loi de 1881 sur la liberté de presse :
- Eric Zemmour, en qualité d’auteur des propos homophobes tenu sur la chaine CNews le 15 octobre 2019 ;
- Serge Nedjar, en qualité de directeur de la publication des vidéos republiées en replay sur le site internet de CNews le 15 octobre 2019 ;
- Le détenteur du compte Twitter « LMPT75 », non identifié sur le profil, mis en cause en qualité de directeur de la publication des vidéos de CNews republiées sur Twitter le 23 décembre 2019.
La plainte de Mousse, STOP Homophobie et Adheos s’appuie sur une jurisprudence de la Cour de cassation du 12 septembre 2000, qui avait jugé que le fait d’attribuer au « lobby juif » la mise « en péril de l’unité du monde et de la paix », constituait des propos diffamatoires.
Pour Me Étienne Deshoulières, avocat des associations, « Eric Zemmour a été embauché sur CNews précisément parce qu’il tient des propos controversés sur les personnes LGBT. Mais cette fois, il est allé trop loin. Déclarer que « la minorité LGBT asservit l’Etat et désagrège la société », dépasse les limites de la liberté d’expression. »