Le 22 novembre dernier, devant la commission d’enquête de l’Assemblée nationale sur les « défaillances de fonctionnement au sein des fédérations françaises de sport », Arnaud Rouger, directeur général de la Ligue de football professionnel (LFP), est revenu sur les raisons qui ont poussé l’instance à troquer le maillot arc-en-ciel pour un dispositif de sensibilisation plus clair, évoqué sa crainte de donner l’impression de faire « la promotion de l’homosexualité ».
« Aujourd’hui, le message que l’on porte, pour certains, pas pour tout le monde, manque de clarté, et la frontière entre lutter contre l’homophobie et faire la promotion de l’homosexualité est ténue (…) ».
Des propos vivement dénoncés par toute la communauté et notamment le collectif Rouge Direct, lanceur d’alerte contre l’homophobie dans le sport, qui a décidé de déposer plainte, avec le soutien de STOP homophobie.
« Le choix de ce terme par Arnaud Rouger est très grave », insiste Julien Pontes, porte-parole du collectif. « Cette idée de promotion de l’homosexualité, ce sont des mots qu’on retrouve habituellement dans la bouche de Poutine, d’Orban ou de Zemmour, de tous ceux qui bafouent les droits et les libertés des personnes LGBT. On franchit là une étape supplémentaire dans la banalisation de la haine », ajoute-t-il. « Une théorie ‘malheureusement trop répandue dans le milieu du football’ selon laquelle l’homosexualité serait à même de se propager, telle une grave maladie ».