Plus de 1000 lesbiennes se sont rassemblées et ont défilé dans les rues de Montréal pour la Marche des lesbiennes annuelle. Venues des quatre coins du Québec, même de l’Ontario, des États-Unis et de l’Europe, elles souhaitaient ainsi rendre visible leur identité, en marge des célébrations de la fierté LGBTQ qui leur fait malheureusement peu de place. « C’est important pour nous que ce soit une marche seulement pour les lesbiennes, aussi festive que politique. Il reste encore beaucoup de chemin à faire pour éliminer la lesbophobie et on croît que cet événement contribue à nous rendre visible et à nous détacher de l’image que Hollywood et la porno font de nous. », avance Mélanie, l’une des organisatrices de la marche et porte-parole du Collectif de la Marche des lesbiennes.
« Malgré les insultes, les attaques, les mauvaises jokes sur notre sexualité et la lesbophobie ambiante, nous sommes plus de 1000 lesbiennes à sortir aujourd’hui de l’invisibilité et à crier haut et fort notre existence, notre diversité et notre refus de rentrer dans le moule hétérosexiste. » d’entonner Barbara Legault, porte-parole du Collectif devant la foule rassemblée avant le départ à la Place Émilie-Gamelin.
« En France, ce fut une année noire et rose, douce-amère pour la communauté lesbienne. Nous avons remporté une importante victoire avec l’obtention du mariage pour tous, mais le débat entourant l’adoption de cette loi a donné lieu à des manifestations massives de la droite et de l’extrême droite, marchant côte-à-côte avec des élu.e.s du Front national et de l’UMP. Plusieurs d’entre-nous se sont fait tabassées par des néo-nazis dans les manifs ou à la sortie des bars, seulement pour le fait d’être lesbienne. », d’affirmer une militante lesbienne française qui a pris la parole au rassemblement.
Les organisatrices de la Marche ont également souligné que l’année 2013 a été sanglante pour les lesbiennes et les personnes GBTQ à travers le monde, dénonçant notamment les violences extrêmes sous la nouvelle loi anti-propagande gaie adoptée par le gouvernement de Vladimir Poutine en Russie, ainsi que les viols collectifs et les meurtres lesbophobes qui se multiplient en Afrique du Sud.
L’une des fondatrices du Mouvement Idle No More a été invitée à prendre la parole au rassemblement. « Les peuples autochtones se sont levés cette année, avec le Mouvement Idle No More, pour dénoncer les politiques d’assimilation colonialiste du gouvernement fédéral et revendiquer leurs droits. Avant la colonisation européenne, les personnes bispirituelles autochtones jouaient un rôle important dans leurs communautés. Depuis la colonisation, ces dernières sont triplement marginalisées, pour le fait d’être lesbiennes ou transgenre, pour le fait d’être autochtones et pour le fait d’être une femme. Nous sommes honorées de pouvoir compter sur l’appui de plusieurs groupes luttant pour la justice sociale. Seule une alliance entre nos mouvements permettra de renverser les systèmes à la source des injustices et des oppressions que nous vivons. », d’ajouter Widia Larivière, co-fondatrice du Mouvement Idle No More.
Des artistes de cirque de rue ont animé la Marche avec leurs prouesses en jonglerie, cerceaux et sur échasses, en plus de musiciennes de rue partageant leurs chansons. Des messages à la craie ont été inscrits sur le pavé devant le métro Beaudry où on pouvait entre autre lire « Je suis lesbienne et … je vis du racisme ; Mohawk ; transsexuelle; j’habite Rouyn-Noranda, etc. » Au passage de la Marche, une bannière scandant « Fuck la lesbophobie » a également été déroulée d’un édifice sur la rue Ste-Catherine.
Les marcheuses et leurs allié.e.s se sont ensuite rassemblées pour un « After-Party » à l’Alizée, sur la rue Ontario. Elles ont festoyé au sons des artistes Hua Li, MLK RDDD et le band Aunty Panty, ont été émues par les performances de Sofia, une artiste de burlesque trans brésilienne et de Lili la terreur, artiste de cirque de renommée internationale (Éliane Bonin) avant de s’éclater aux sons des platines des DJs The Salivation Army, Tam Ika and MLK RDDD.
GROUPES ENDOSSEURS DE LA MARCHE :
Concordia Center for Gender Advocacy (2110 Center)
Centre de solidarité lesbienne (CSL)
Coalition des familles homoparentales
Coalition jeunesse montréalaise de lutte à l’homophobie (CJMLH)
Confédération des syndicats nationaux (CSN)
Fédération des femmes du Québec (FFQ)
Féministes solidaires et en colère
Festival Edgy Women
Fondation filles d’action
Pervers/Cité
P!NK BLOC Montréal
POMPe
Projet 10 (P10)
QPIRQ McGill
Solidarité sans frontières
Stella
Idle No More Québec
etremag.com