Dans la nuit du 11 au 12 octobre, la police moscovite a perquisitionné deux clubs LGBTQ+ emblématiques, interpellant plus de 50 personnes, selon les chaînes pro-russes MSK1 et SHOT, relayées par Novaya Gazeta.
Des vidéos montrent les forces de l’ordre obligeant les clients à s’allonger au sol, mains derrière la tête, ou à se tenir face au mur pendant des fouilles brutales. L’opération a eu lieu vers 1h du matin, en pleine célébration du National Coming Out Day, journée mondiale de soutien et de visibilité pour la communauté queer, observée le 11 octobre.
Les deux établissements visés, le Central Station et Three Monkeys, parmi les plus populaires de Moscou, appartiennent aux mêmes propriétaires. Le premier, qui accueillait ce soir-là plus de 200 personnes, avait déjà dû fermer temporairement en 2014 après une série d’attaques violentes, notamment des fusillades et des attaques au gaz, l’année où la Russie a adopté ses premières lois anti-LGBTQ+.
La police a justifié ces nouvelles descentes par une lutte contre le trafic de drogue. Cependant, selon SHOT, elles auraient été déclenchées par des plaintes de riverains dénonçant des comportements jugés « immoraux », comme la présence d’hommes déguisés en femmes ou de clients s’embrassant librement. Des accusations de discrédit de l’armée russe ont également été évoquées : lors d’un spectacle au Central Station, des drag queens auraient tourné en dérision l’« opération militaire spéciale » en Ukraine.
Pour rappel, le gouvernement russe a classé en 2023 le « mouvement LGBT international » comme une organisation extrémiste. Cette intensification de la répression a conduit à la fermeture du Central Station de Saint-Pétersbourg plus tôt dans l’année.