Un homme d’une vingtaine d’années a été séquestré et torturé pendant plusieurs jours par cinq personnes dans un appartement de l’agglomération de Pointe-à-Pitre, en Guadeloupe, en raison notamment de son homosexualité, a-t-on appris vendredi du parquet de Pointe-à-Pitre.
Une information judiciaire a été ouverte pour enlèvement, séquestration pour faciliter un crime ou un délit, torture ou acte de barbarie en raison de l’orientation sexuelle de la victime, vols en réunion et complicité de vols, indique également l’AFP.
Le 4 janvier dernier, la victime et cinq autres personnes étaient réunies au domicile de l’une d’elles. La soirée avait dégénéré, entraînant le calvaire du jeune homme, qui a été retenu dans l’appartement pendant quatre à cinq jours et torturé notamment à coups de fer à repasser. La police n’a pas voulu détailler les violences subies tant l’affaire serait, « grave et sordide ».
Le jeune homme, qui est parvenu à s’échapper, a fait appel aux pompiers qui l’ont secouru sur la voie publique. Parmi les cinq personnes mises en cause et déférées mercredi devant le Tribunal, deux sont mineures, et les autres âgées tout juste d’une vingtaine d’années. Quatre d’entre elles ont été écrouées.
L’association Total Respect qui milite contre toute forme d’homophobie a dénoncé dans un communiqué envoyé ce samedi le silence des élus guadeloupéens. « Voici dix ans, la séquestration & les tortures subies par Ilan HALIMI avaient entraîné une prise de conscience de la société française, confrontée à un antijudaïsme qu’elle se refusait à voir. Aujourd’hui, (…) Total Respect souhaite que la Guadeloupe puisse regarder en face son homophobie latente ».
Le communiqué demande également aux élus guadeloupéens, notamment Ary Chalus, président du Conseil régional et Josette Borel Lincertin, présidente du Conseil général d’exprimer « leur solidarité avec les personnes LGBT qui vivent en Guadeloupe ou en sont originaires«