Un tribunal polonais a acquitté ce mardi 2 mars trois militantes LGBT+, Joanna Gzyra-Iskandar, Anna Prus et Elzbieta Podlesna, qui étaient accusées d’offense aux sentiments religieux pour avoir collé des affiches de la Vierge Marie auréolée d’un arc-en-ciel. Les accusées risquaient jusqu’à deux ans de prison aux termes de l’article 196 du code pénal polonais.
« Elles ont manifesté leur soutien aux personnes LGBT et leur combat pour l’égalité des droits », a indiqué la juge Agnieszka Warchol, du tribunal de Plock (centre), estimant que rien ne prouvait que les trois jeunes femmes avaient l’intention de profaner l’image de la Vierge Marie.
« Je ne crois pas qu’un arc-en-ciel puisse offenser quoi que ce soit ou qui que ce soit. Je n’ai pas commis de crime », avait déclaré Elzbieta Podlesna à des journalistes, au début du procès le 13 janvier dernier.
Les faits remontent à avril 2019, quand des affichettes représentant une Vierge évoquant celle de Czestochowa, avec une auréole aux couleurs de l’arc-en-ciel étaient apparues collées sur des poubelles et toilettes mobiles près d’une église de Plock, comme le souligne l’AFP. La Vierge de Czestochowa est traditionnellement vénérée dans ce pays à forte majorité catholique.
Quelques jours auparavant, le dirigeant du parti conservateur Droit et Justice au pouvoir, Jaroslaw Kaczynski, avait accusé les LGBT+ de constituer une « menace » pour la Pologne.
Rappelons que la communauté LGBT+ est cible de la droite conservatrice nationaliste au pouvoir, ainsi que de l’Eglise polonaise qui rejettent ses aspirations à l’égalité en droit.
La Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe Dunja Mijatovic a dénoncé dans un rapport publié en décembre la « stigmatisation généralisée » des personnes LGBT+ en Pologne, pointant les responsabilités de personnalités politiques de premier plan et appelant à des réformes.