Une opération de sensibilisation pour promouvoir « respect et tolérance » a l’égard des personnes LGBT été menée, ce vendredi 25 octobre, dans plus de 200 établissements scolaires polonais. L’initiative avait toutefois été interdite par le gouvernement et la ministre de l’Éducation, Anna Zalewska, a menacé de poursuites les directeurs d’écoles et lycées, en encourageant également les parents à signaler toute participation à ce « Rainbow Friday ». Son porte-parole a fait savoir qu’une commémoration ce même jour des anciens combattants ou héros nationaux aurait été plus largement souhaitée.
Bartlomiej Pielak, directeur adjoint du lycée Bednarska de Varsovie, et coordinateur du groupe de défense « Campaign Against Homophobia », revendique cependant l’organisation de l’action. « Notre école est un lieu amical. Si le ministère de l’Éducation souhaite nous rendre visite pour vérifier ce qu’il se passe ici, il est vraiment le bienvenu. Et nous ferons de notre mieux pour parler, débattre, expliquer notre démarche. Car nous sommes fiers de ce que nous organisons, nous ne faisons rien de mal. »
Selon des chercheurs polonais, 70 % des jeunes LGBT ont des pensées suicidaires. Et d’après une récente enquête d’opinion, pour les hommes de moins de 40 ans, le mouvement LGBT est la plus grave menace pesant sur le pays, l’un des derniers d’Europe à ne reconnaître aucune forme d’union égalitaire. Le parti Droit et Justice (PiS), ultraconservateurs au pouvoir depuis 2015, en a même fait l’un de ses axes majeurs lors des dernières législatives. Et le débat a provoqué une recrue des actes homophobes. Le ministre de la Défense, Mariusz Blaszczak, a d’ailleurs qualifié les marches des fiertés de « défilé de sodomites ».
Sans surprise, la Pologne est 38e, sur les 49 pays européens recensés par le classement de l’ILGA, en ce qui concerne les droits des personnes LGBT+.