De Rennes (Îlle-et-Vilaine) à Coulommiers (Seine-et-Marne), de Bordeaux (Gironde) à Paris, les caméras de « Zone interdite » ont suivi plusieurs personnes transgenres, parfois même adolescentes, dans leurs différentes étapes de transition. Ils seraient entre 15 000 et 30 000 en France, selon les estimations des différentes associations.
Conformément à la loi de modernisation de la « Justice du 21e siècle », il est légalement possible pour « une personne majeure ou mineure émancipée » de faire modifier la mention du genre sur son état civil. Les preuves médicales ne sont plus obligatoires.
Isaac, 14 ans, qui témoigne dans le reportage, a toujours eu la sensation de vivre dans un corps qui n’est pas le sien.
« J’ai eu l’impression qu’il me trahissait. Je ne voulais pas de hanches, je voulais des épaules. Jusque-là, j’étais convaincu que mon corps n’avait pas d’utérus, que c’était un corps de garçon », confie-t-il.
Comment ses parents l’aident-ils dans ce parcours difficile ? Quels regard ses camarades et ses professeurs portent-ils sur lui ? « Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit », insiste-t-il. « Beaucoup ne me croyaient pas… Les caméras m’ont aidé à m’affirmer, à faire comprendre que ma démarche était très sérieuse et que les professeurs devaient m’appeler Isaac. »
À 24 ans, Laura, qui vit avec Maxime, son amoureux, et tient un journal sur YouTube, pour raconter son parcours et partager des conseils, n’éprouve pas le besoin d’aller jusqu’à la « vaginopastie, l’intervention chirurgicale ultime ».
En revanche pour Iris, 21 ans, « cette opération sera un soulagement » pour vivre enfin en harmonie avec son corps.
Cédric, 18 ans, souhaite lui prendre des hormones. Mais l’annonce de sa décision à ses parents va provoquer un choc terrible, une rupture même.
Arno, 37 ans, est entré dans la police en tant que femme, dit-il, avant d’entamer sa transition trois ans après la naissance de son fils. C’est aujourd’hui un père épanoui. Mais sur leur livret de famille, il forme avec son épouse Émilie, un couple de lesbiennes mariées avec un enfant.
Pour Jackie, 63 ans, « ce questionnement » l’a taraudée pendant cinquante ans. Elle a tout « enterré et espéré que ça passe », mais ne sera « jamais à l’aise dans un monde d’hommes… Je n’étais pas dans mon rôle, je n’étais pas dans mon genre ».
Présentée par Ophélie Meunier et diffusée ce dimanche 12 novembre sur M6, l’émission est disponible en replay. Certains propos du reportage sont très limites et malheureusement les violences transphobes ne sont pas évoquées alors qu’elles ne cessent de croître.