Alors qu’il devait Partir en Tunisie avec Transavia, Samir a été victime d’une réflexion homophobe de la part d’un responsable de la compagnie, à l’aéroport d’Orly, qui n’a pas voulu l’enregistrer. STOP homophobie et Mousse déposent plainte pour discrimination en raison de l’orientation sexuelle.
Le 26 mai dernier, alors qu’il devait se rendre en Tunisie pour assister au mariage d’une amie, Samir s’est vu refuser l’accès à son vol, victime d’une réflexion homophobe de la part d’un responsable de la compagnie Transavia, filiale du groupe Air France-KLM, qui n’a pas voulu l’enregistrer.
Le jeune homme de 27 ans n’avait pas réussi à régler la formalité en ligne, suite à un bug informatique, ni d’ailleurs aux bornes de l’aéroport, qui étaient hors service. Il a donc tenté de le faire au guichet et a rejoint la file, sur les conseils du personnel, avec son seul bagage à main. Mais le responsable a refusé de l’enregistrer, ajoutant derrière un sourire narquois : « Pour les gens comme vous, je ne peux rien faire ».
Samir, choqué, tente de le convaincre et l’implore de l’aider, mais l’agent réitère : « Vous avez très bien compris, pour les gens comme vous je ne peux rien faire. ». Une allusion bien évidemment ciblée.
« Je ne suis pas très efféminé, mais je suis habillé de manière colorée, j’ai un arc-en- ciel sur la veste, je porte une dizaine de bagues aux doigts, donc bien sûr qu’il parlait de mon orientation sexuelle, mais il l’a fait de manière subtile, vicieuse, pour que je ne puisse rien dire. C’est ce qui me fait penser qu’on n’est pas sur un acte isolé. C’est réfléchi », a-t-il confiait au Parisien ce mardi 5 juillet.
Samir a été contraint d’attendre le lendemain pour prendre un vol et avec une autre compagnie. Mais, dès son retour, il a contacté Transavia France pour leur signaler cet acte d’homophobie. Après de nombreux échanges, la compagnie, qui évoquait un simple « incident », s’est finalement excusée et a proposé de lui rembourser son « vol raté ». Mais il a fallu négocier. Samir a donc déposé plainte.
Et en soutien, ce mercredi 6 juillet, les associations Mousse et STOP homophobie le font également pour discrimination consistant à refuser un service en raison de l’orientation sexuelle, fait réprimé de 3 ans d’emprisonnement et de 45.000 d’amende par l’article 225-2 du code pénal.
Notons que Transavia avait souligné son soutien, ce 17 mai, aux personnes LGBT+ lors de l’IDAHOT. Contactée par Le Parisien, la compagnie dénonce désormais « un comportement inacceptable » qui ne reflète pas ses valeurs et engagements.
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« Nous ne tolérons aucune forme de discrimination. Transavia France est engagée depuis des années en faveur de la diversité et de l’inclusion. Nous veillons d’ailleurs à promouvoir la diversité au sein de notre entreprise au travers de nombreuses actions de sensibilisation de nos personnels. Nous avons demandé à la société prestataire qui gère nos comptoirs d’enregistrement de prendre les mesures nécessaires pour éviter que ce type de comportement individuel inacceptable ne se reproduise pas à l’avenir. »
Les compagnies aériennes doivent en effet aussi sensibiliser leur personnel et assurer des formations sur les questions de discriminations. Et comme le rappelle Me Etienne Deshoulières, avocat des associations, « leurs salariés doivent être conscients que refuser l’embarquement à un voyageur en raison de son homosexualité est un délit pénal ».