« Pourquoi ai-je deux papas » ou « deux mamans », c’est la question inévitable que pourraient se poser les enfants de parents homosexuels, et souvent le mauvais argument utilisé par les opposants à l’égalité des droits pour » prophétiser » sur le fantasme de la dénaturation du » mariage « . Mais selon Frank Lowe, journaliste spécialiste de la famille pour le magazine Advocate, également papa et homosexuel : « il ne faut pas en faire des caisses », par expérience, la nonchalance et le naturel sont les meilleures recommandations.
Ce qu’il y a de formidable chez les enfants c’est qu’ils n’ont pas de préjugés. Sans nier les particularités « ils sont égaux et chacun est unique », c’est en s’identifiant vers 4 ou 5 ans à leur groupe de référence qu’ils vont établir des différences. L’apparence, le sexe, le style de vie, les talents ou les difficultés individuelles, l’orientation sexuelle… peuvent se transformer en autant de stéréotypes. D’où l’importance d’assurer très tôt une éducation qui peut s’avérer déterminante sur ce qu’ils feront une fois devenus adultes. C’est de la responsabilité bien évidemment des parents, et d’autres influences extérieures bien-sûr aussi, que les enfants s’enferment dans des visions étroitement mono culture et discriminatoires.
« Je suis fier de savoir pour ma part que mon fils sera une personne sans idée préconçue, et nous l’avons inscrit dans une école d’une diversité incroyable. » C’est à la rencontre d’autres groupes d’appartenance en effet, et en partageant des moments de vie et des expériences communes avec des gens différents et des comportements distincts de ceux auxquels ils sont habitués, que les enfants comprennent qu’il n’existe pas de hiérarchie d’idées normalisées.
Une chose dont ils sont intuitivement LES spécialistes : la constatation des contradictions lorsqu’il s’agit de décortiquer tous vos mots. Ils sont incroyablement perspicaces, et mettent bien les pieds dans le plat. « Mon fils venait à peine d’avoir 3 ans lorsqu’il nous a carrément demandé un jour, pendant le déjeuner : « Pourquoi ai-je deux papas ? » «
« Au début, j’ai été quelque surpris par la question. Je pensais pourtant ne pas avoir à y être confronté avant au moins ses 5 ou 6 ans, mais non. Tout d’un coup, un simple déjeuner dans un restaurant se transformait en une de ces « expériences essentielles » que l’ont doit franchir dans la vie.
Instinctivement, et sans trop y réfléchir, je lui ai servi une autre de ses réponses hautement « stéréotypées » qui fonctionne toujours dans ces moments là : «Eh bien, c’est ainsi… certaines personnes en ont deux. » C’était simple, concis et vague. Il vous pose une question, vous lui donnez la réponse. Je savais que ça marcherait, et j’ai ajouté : « Certaines personnes ont un papa et une maman, deux papas, ou encore deux mamans, ou seulement un papa ou une maman, et certaines personnes n’ont pas du tout de papas ou de mamans. »
Il m’a répondu : « Ah bon… mais pourquoi certaines personnes n’ont-ils pas de papa ou de maman ? » Une nouvelle fois, j’ai choisi de rester vague : « Certaines personnes n’en ont tout simplement pas ». «
» Voilà, c’était la fin de la conversation, du moins avec lui. Depuis lors, ce sont ses amis qui m’ont ensuite posé la question. A chaque fois, je leur ai répondu de la même manière : « Certaines personnes en ont tout simplement deux. »
Et, ça fonctionne comme un charme ! Une petite fille, un peu plus curieuse, a remarqué mon mari autour de la maison, alors que je venais justement de leur répondre, et elle a ajouté : « Alors, il vit aussi avec vous dans cette maison ? » « Oui » lui répondis-je de nouveau. Et puis plus rien. Aucune autre interrogation. Elle n’en avait pas besoin de plus. Tout était en place et normal. »
« Je pense que la clé est d’être aussi nonchalant que possible. Si vous donnez aux enfants une trop longue explication, elle sera de toute façon trop complexe, et vous risquez de l’embrouiller. » Il faut savoir s’adapter, d’où la simplicité.
« En attendant que mon fils comprenne vraiment ce que cela signifie d’être gay, et puisse se faire ses opinions, il n’aura pas de jugement sur la question. Pour sa fête d’anniversaire, le jour de ses 4 ans, il est tombé et s’est entaillé le front. Nous l’avons emmené aux urgences. Le médecin lui a parlé un moment et a fini par lui poser des questions sur sa maman. Mon fils a spontanément répondu : « Je n’ai pas de maman, j’ai deux papas. » « J’ai dû quitter la salle parce que j’étais envahi d’émotion, et je ne pouvais pas être plus fier de l’appeler mon fils. »
De la part d’un papa, homosexuel. Frank Lowe.
Terrence Katchadourian
@stop_homophobie
>> Why Do I Have Two Daddies?
« Why do I have two daddies » or « two mommies » is an inevitable question that children of gay parents will ask. See how our parenting writer, Frank Lowe, approaches this issue to try to make it no big deal at all.
One of the things I love most about children is the fact that they are born free of any prejudice. Kids only gain prejudice because of their parents or other outside influences. I take pride in knowing that my son will be as prejudice-free as possible, and we have him enrolled in an incredibly diverse school. One thing kids do, though, is notice differences. They are incredibly sharp at discovering them and pointing them out. In fact, my son was only 3 years old when he bluntly asked us at lunch one day, “Why do I have two daddies?”
At first, I was blown away by this question. I thought for sure this would have been saved for age 5 or 6, but no. All of the sudden a quiet little lunch at a diner was turning into a major life experience. At the moment, I came up with a formulaic response that would serve the purpose anytime that question arose. I answered him, “Well, some people just do.” It was simple and concise and vague, and kids will accept almost any answer you give them, so I knew it would work. I kept going, saying “Some people have a mommy and a daddy, some people have two daddies, some people have two mommies, some people have one daddy or one mommy, and some people don’t have any daddies or mommies at all.” He replied, “Oh, why don’t they have any daddies or mommies?” Again, I was vague: “Some people just don’t.”
That was the end of that conversation, at least with him. Since then a couple of his friends have asked me the same thing, and they get exactly the same answer: “Some people just do.” It works like a charm every time. A very inquisitive little girl noticed my husband walking around the house, so after I told her “some people do,” she said, “So he lives here in this house too?” “Yup,” I replied. And that was the end of that. I think the key is to be as nonchalant about it as possible. If you give kids a long, drawn-out answer, it’s only going to confuse them.
Until my son really knows what it means to be gay, he will be blissfully ignorant and blunt about the issue. At his 4th birthday party, he fell into a desk corner and gashed open his forehead, requiring a trip to the emergency room. He calms down, the doctor was talking to him and at one point asked about his mommy. My son boldly said to the doctor, “I don’t have a mommy, I have two daddies.” I had to leave the room because I started bawling, and I couldn’t be prouder to call him my son.
http://www.advocate.com/parenting/2014/04/09/why-do-i-have-two-daddies