C’est en tout cas le résultat d’une étude présentée récemment au rendez-vous annuel de l’American Public Health à Boston, relayée sur le site Live Science.
Selon cette étude, pour laquelle 1500 personnes ont été interrogées sur internet, ce sont les hommes hétérosexuels qui étaient les moins enclins à croire en la bisexualité. Mais même les gays et les lesbiennes ont montré une once de scepticisme à l’égard de la bisexualité. Quelques hypothèses pour expliquer ce chiffre sont avancées:
– La bisexualité est une étape avant l’homosexualité (ce qui, apparemment, est une mauvaise chose…)
– C’est la définition que se donnent les personnes qui sont confuses à propos de leurs attirances
– La bisexualité n’existe pas
En France, les résultats sont approximativement les mêmes. Selon une récente enquête de l’association SOS homophobie, 85% des personnes interrogées pensent que la bisexualité est une orientation sexuelle comme les autres. Ce qui veut dire que, comme pour le sondage américain, 15% estiment que c’est une orientation sexuelle « pas comme les autres ». C’est-à-dire que: la bisexualité n’existe pas (2%), elle est une déviance (5%), un effet de mode (2%), quelque chose de passager (5%), une identité (5%).
Elisabeth Ronzier, présidente de SOS Homophobie, donne quelques éléments d’explication.
« Pour certains c’est une déviance ou un effet de mode. En fait, ces chiffres s’expliquent surtout par un manque de connaissance de la bisexualité. Elle est perçue comme une phase, comme le temps qu’il faut à une personne pour assumer son homosexualité. Par ailleurs, les bisexuels sont souvent perçus comme jouant sur deux tableaux. »
De plus en plus, est dénoncée une certaine « biphobie« . Pour Elisabeth Ronzier, c’est lié au fait « qu’on s’intéresse aujourd’hui plus à la question. On en parle plus, on a plus de préjugés. » Difficile, donc, de faire parler les chiffres. Avec 85% des gens qui pensent que la bisexualité est une orientation normale, la présidente de SOS homophobie estime qu’on peut parler d’une bonne acceptation en France. Mais ce chiffre est rapidement nuancé.
En effet, lorsqu’on demande aux gens s’ils pourraient avoir une relation sexuelle, amoureuse, ou de longue durée avec un(e) bi(e), de 85%, on passe à 78% pour avoir une relation sexuelle, 71% pour une relation amoureuse, et 61% pour une relation de longue durée. En cause, selon cette enquête, « la peur d’être trompé(e) », l’idée que les bi(e)s sont éternellement insatisfaits ou rejettent l’engagement de longue durée, ont forcément besoin de relations régulières avec les deux sexes.
Le HuffPost | Par Marine Le Breton