« Prévention de l’homosexualité » : le gouvernement malaisien lance « un concours vidéo » en quête de « solutions »

L’initiative est conduite par le ministère de la Santé pour « encourager les jeunes à adopter des pratiques et un mode de vie sain ». Le concours s’adresse d’ailleurs aux 13/24 ans, avec à la clef une récompense de près de 1000 dollars.

« Aucune discrimination ni hostilité », assure toutefois dans son communiqué le directeur général adjoint au ministère Lokman Hakim Sulaiman. Il s’agit surtout de motiver « la créativité des adolescents en matière de santé sexuelle » et les inciter, après évaluation de la problématique et ses conséquences, à trouver des solutions pour « prévenir » mais aussi « modérer » et « aider » les personnes LGBT à se « respecter » et sortir de cette « confusion des genres », sexes et internet. Les participants ont jusqu’au 31 octobre prochain pour présenter leurs réalisations.

« Choquant, incitatif à la haine et même à la violence envers les minorités », s’est insurgée auprès de Reuters la militante transgenre Nisha Ayub. Membre de la « Seed Foundation », qui œuvre au sein de la communauté depuis plus d’une trentaine d’année, elle s’inquiète d’une interprétation de plus en plus conservatrice de l’islam en Malaisie, où les personnes poursuivies pour homosexualité encourent déjà amendes, emprisonnement et châtiments corporels.

« Grotesque, dangereux mais tout aussi révélateur de l’état de confusion dans lequel se trouve effectivement les autorités », selon Pang Khee Teik, activiste local : Assigner les LGBT à une catégorie «  en confusion » démontre à quel point notre gouvernement est arriéré sur la question et noie le pays dans son obscurantisme.

En mars dernier, le Conseil malaisien de la censure avait tenté de faire retirer une séquence musicale du remake de « La Belle et la Bête » de Disney, considérée comme « inappropriée parce que trop gay ». Le Studio a fait appel auprès du ministère de l’Intérieur, qui a finalement opté pour un avertissement pour les moins de 13 ans, mais sans coupure.

Anne V. Besnard
stophomophobie.com