Deux anciens agents des services hospitaliers de Douai, chargés du transport et de l’accompagnement des malades, ont été condamnés mardi par le tribunal correctionnel à six mois d’emprisonnement avec sursis, rapporte LaVoixduNord, pour avoir « harcelé moralement » leur collègue en raison de son orientation sexuelle.
Entre injures et menaces, les deux prévenus auront en effet persécuté pendant plusieurs mois le jeune plaignant, qui s’est d’abord refusé à dénoncer cette dégradation volontaire et répétée de ses conditions de travail.
Engagé en juin 2015 en contrat d’avenir, « il s’accrochait à l’espoir d’obtenir un CDI », indique son avocate, jusqu’à réduire ses temps de pause pour éviter d’être « ennuyé ». Mais, soutenu par des témoignages écrits, il a fini par prévenir ses supérieurs le 31 janvier suivant.
Pour les accusés, ce n’était que de « l’humour ». Sans doute potache, mais « le métier de brancardier est difficile » : il s’agissait de rigoler, « de détendre l’atmosphère ».
Une « réalité potentielle » qui n’aura pas toutefois convaincu les magistrats, comme l’a également souligné la procureure, en insistant sur l’abondance des attestations : « On a vraiment des gestes humiliants. Or les prévenus sont les seuls à ne pas se rendre compte que la victime, elle, ça ne la faisait pas rire ! »
Ils avaient déjà été licenciés par l’hôpital en mars dernier pour « faute grave » : « la plus grande sanction », a déploré l’avocat d’un des deux hommes, plaidant pour une peine de travail d’intérêt général.
Ils auront finalement écopé d’une condamnation avec sursis, assortie d’une indemnisation de 800 euros de dommages et intérêts à la victime, et « un euro symbolique à l’hôpital, au titre de préjudice d’image ».
Joëlle Berthout
stophomophobie.org