En avril dernier, le rectorat de l’académie d’Amiens a ouvert une enquête après des accusations d’homophobie et de censure au sein du lycée général et technologique, Jean-Paul II de Compiègne (Oise), révélées par Médiapart. La direction avait en effet interdit à des professeurs d’amener leurs classes voir au cinéma le biopic d’Olivier Dahan, « Simone Veil », qui traite de la lutte pour le droit à l’IVG, et « Rafiki », de Wanuri Kahiu, sur l’idylle naissante de deux jeunes femmes au Kenya.
Selon plusieurs témoins, le proviseur notamment aurait argué que l’établissement « prône la vie et pas la mort » et ne saurait promouvoir une œuvre qui « banalise l’homosexualité », craignant qu’elle suscite « la controverse ». Il avait ajouté, « heureusement que les homosexuels sont une minorité car sinon, quid de notre humanité ? L’homosexualité n’est pas l’avenir de l’humanité ! »
Dans son rapport, l’inspection livre donc ses « prescriptions et recommandations », sans toutefois menacer le contrat liant l’établissement à l’État, mais a fait savoir ce vendredi 9 juin qu’un signalement visant la direction avait bien été effectué auprès du procureur de la République.
« Il faut distinguer ces propos tenus de manière individuelle et ce qu’a pu constater sur place l’inspection en termes de respect des enseignements. On ne peut pas imputer à un établissement le propos d’une personne », a expliqué sur Le Parisien un responsable de l’académie. C’est désormais à la justice de décider s’il y a lieu d’engager des poursuites à l’encontre du chef d’établissement.